La Bourse de Paris a cédé 1,01% mardi, tombant en dessous du seuil des 7.000 points pour la première fois depuis mars 2023, sous l'effet de la montée des taux d'intérêt obligataires.

L'indice vedette CAC 40 a lâché 71,11 points à 6.997,05 points, un plus bas de clôture depuis le 17 mars, au moment où la crise bancaire avait fait reculer toutes les Bourses mondiales. Lundi, la cote parisienne avait reculé de 0,94%.

Comme depuis plus d'une semaine, les marchés d'actions sont plombés par les taux d'intérêt obligataires, notamment ceux des États-Unis qui atteignent des plus hauts depuis 2007 pour les échéances à deux, dix et trente ans.

Le rendement de l'État français à dix ans a terminé la séance à 3,53% sur le marché obligataire, contre 3,48% à la clôture de lundi, tout proche de son niveau de novembre 2011. L'équivalent allemand se situe également au plus haut de 2011, se rapprochant de 3%.

Lors de sa dernière réunion de septembre, la Réserve fédérale (Fed) américaine s'est montrée plus ferme que ce qu'anticipaient les investisseurs. Elle a laissé présager que ses taux directeurs resteraient à des niveaux élevés en 2024, tandis que les marchés les voyaient redescendre dans un avenir proche, ce qui a fortement tendu le marché obligataire.

« Avec des taux réels (auxquels le taux d'inflation a été soustrait, NDLR) à 2,40% aux États-Unis, on s'attend à ce que l'économie finisse par décrocher au bout d'un moment », prévient Florian Allain, gérant de portefeuille à Mandarine Gestion.

Il souligne cependant que « l'évolution du marché reste satisfaisante » sur l'année, avec une hausse de plus de 8% depuis le 1er janvier et ce malgré « la décélération économique en Europe », un rebond économique décevant en Chine, des « interrogations sur la résilience de l'économie américaine et la hausse des taux ».

La majeure partie des gains de l'année a été enregistrée en janvier : la peur de manquer de gaz à prix correct pour faire fonctionner l'économie européenne avait tenu les investisseurs à l'écart du marché européen fin 2022, qui se sont rattrapés en janvier voyant leurs craintes de crise énergétique s'estomper.

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Forvia chute de plus de 7%

Le directeur général de l'équipementier automobile Hella, Michel Favre, va quitter de « façon anticipée » ses fonctions début 2024, a annoncé vendredi l'entreprise allemande, fondue depuis 2022 dans le français Faurecia au sein de l'entité Forvia, qui a reculé de 7,71% à 18,20 euros.

Pour Florian Allain, le niveau de dette du groupe rend son action particulièrement sensible aux taux d'intérêt et constitue un des facteurs de baisse mardi.

« Le marché est binaire aujourd'hui, tous les groupes qui ont un endettement important sont sanctionnés », commente-t-il, soulignant qu'Elior (-7,79% à 1,73 euros), Vinci (-2,47% à 101,16 euros), Eiffage (-5,52% à 83,16 euros), les sociétés immobilières et de fourniture de services publics font partie des valeurs malmenées.

Au sein du CAC 40, c'est Renault (-5,89% à 35,95 euros) qui a enregistré la pire baisse, devant Unibail-Rodamco-Westfield (-4,05% à 45 euros).