Les contrats d'assurance habitation et auto sont menacés par une augmentation des taxes CatNat et attentat. La première pourrait ainsi bondir de 33%. Voici ce qui vous attend.

25 euros, en moyenne. C'est la somme prélevée sur plusieurs de vos contrats d'assurance pour faire face aux sinistres liés aux catastrophes naturelles. Combien demain ? Confrontés à l'intensité et à la fréquence des évènements climatiques, les assureurs, par la voix de leur représentant France assureurs (FA), ont demandé ce jeudi une augmentation de la prime dite CatNat.

Déjà à l'œuvre, cette taxe est de 12% sur les contrats d'assurance habitation et de 6% sur les contrats vol et incendie des véhicules. Un niveau insuffisant pour contrer une facture annuelle des sinistres estimée à 10,6 milliards d'euros, rien que l'an dernier.

Une taxe bientôt à 18% ?

Plusieurs acteurs se sont déjà prononcés pour un passage rapide à 18% en habitation et à, au moins, 12% en auto. Une respiration pour les assureurs, mais qui va avoir des conséquences sur le montant de la prime pour les assurés.

« Nous faisons face à une montée des risques sans précédent » a insisté Florence Lustman, la présidente de FA lors d'une conférence. Cette semaine également, un rapport parlementaire a préconisé d'augmenter les primes d'assurance pour mieux couvrir les dégâts causés aux maisons par les sécheresses, qui s'aggravent avec le réchauffement climatique. Sur les 19,4 millions de maisons que compte la France, 10,1 sont exposées au risque argileux, dont 3,1 millions fortement.

Trouver 43 milliards d'euros sur la période 2020-2050

Les conséquences de la sécheresse sur un logement peuvent être multiples et catastrophiques : fissures sur les murs et les fondations, affaissement de terrain... Les réparations se chiffrent ainsi en milliers d'euros avec un coût moyen par sinistre de 16 300 euros selon le comparateur Assurland.com.

Alors que l'indemnisation est souvent un chemin de croix pour les victimes, le phénomène pourrait coûter 43 milliards d'euros sur la période 2020-2050 selon France assureurs. Un montant vertigineux qui justifie à lui seul « une majoration de la taxe Catnat » dont le régime est déficitaire depuis 2015, assure à MoneyVox un proche du dossier.

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« La hausse attendue de la sinistralité et des primes pour certains risques d'assurance est particulièrement notable : sur l'ensemble du territoire français les sinistres liés aux catastrophes naturelles augmentent 2 à 5 fois plus vite aujourd'hui pour les départements les plus touchés. Les primes augmenteraient alors de 130 à 200% sur 30 ans pour couvrir ces pertes », estime l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).

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La taxe « attentat » pourrait aussi augmenter

Ce sombre tableau n'est pas complet. Une autre taxe sur les contrats d'assurance habitation et auto pourrait être revue à la hausse, celle qui alimente le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions (FGTI). Actuellement, 5,90 euros sont prélevés pour chaque contrat d'assurance dommages. Un montant augmenté en 2017 après les attentats de Paris ou de Nice.

Une nouvelle hausse pourrait être décidée, car selon Le Parisien, le gouvernement envisage d'élargir le champ des victimes indemnisées. Les victimes d'infraction de droit commun (homicides, viols et agressions sexuelles...) le sont depuis la fin des années 90 et pourraient être rejointes par « les victimes d'un squat de domicile, d'un chantage, d'un abus de faiblesse ou d'une atteinte aux systèmes de traitement automatisé de données. » Le seuil pour solliciter une indemnisation pourrait aussi être abaissé de 30 à 10 jours d'incapacité totale de travail (ITT). A la fin 2021, les fonds propres du FGTI était dans le rouge de plus de 5 milliards d'euros depuis 2021.

Un simple décret suffit au gouvernement pour augmenter le montant forfaitaire actuel de 5,90 euros. Une autre possibilité existe : à l'image de la taxe CatNat, la taxe attentat pourrait devenir un pourcentage prélevé sur la cotisation. Deux méthodes pour un même effet négatif sur le pouvoir d'achat alors que le coût des assurances auto et habitation ne cesse d'augmenter année après année. Et selon le baromètre de Facts&Figure, après avoir été sommés par le ministère de l'Economie et des Finances de tempérer leurs ardeurs tarifaires en 2022 et 2023, les assureurs prévoient dès 2024 de fortes augmentations des primes, comprises entre 6% et 8%.

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