La prise en charge partielle de l'homéopathie, c'est presque fini. A partir du 1er janvier 2020, certaines préparations homéopathiques seront encore moins bien remboursées par la Sécu. En janvier 2021, elles ne le seront même plus du tout.

Un dernier sursis pour l’homéopathie. A compter de mercredi, le remboursement de certaines préparations passera d'un taux de 25% à 30% à un taux de 10% à 15%. Une dernière étape avant qu’elles ne fassent l’objet, à compter du 1er janvier 2021, d’un déremboursement total, selon un décret publié le 4 octobre.

Cet été, le gouvernement s’était rangé à l'avis de la Haute autorité de santé qui avait conclu à l'absence d'efficacité avérée de ces produits pharmaceutiques. « Il est important que chaque euro dépensé par la Sécurité sociale le soit à bon escient pour des traitements utiles ou reconnus comme utiles par la Haute autorité », expliquait alors la ministre de la Santé.

Sur les 600 millions d’euros dépensés chaque année par les particuliers pour acheter des granules, 126,8 millions d’euros avaient été remboursés en 2018 par la Sécu. Des dépenses très marginales au regard des 20 milliards d’euros remboursés pour les médicaments plus classiques.

Une hausse inéluctable des prix

Agnès Buzyn estime d’ailleurs que cette décision sera quasi-indolore pour le portefeuille des adeptes de l’homéopathie : « Ces médicaments coûtent très peu cher en réalité : le remboursement qui intervient sur ces tubes est de 20, 30, 40 centimes d'euros... Les 1% de Français qui utilisent le plus l'homéopathie ont un taux de remboursement de l'ordre de 2 euros par mois, donc je ne pense pas que ça grèvera le pouvoir d'achat ». Dans le viseur des pouvoirs public depuis plusieurs années, l’homéopathie a vu son taux de remboursement passer de 65% en 1984 à 35% en 2003 puis 30% en 2011.

La fin du remboursement l’année prochaine devrait avoir pour conséquence une hausse des prix. Une récente étude (1) du ministère de la Santé a constaté que les laboratoires, dont les médicaments avaient été déremboursés en 2011, avaient augmenter les tarifs de ces derniers de 39% ! Mais cette flambée n’est pas isolée. Alors qu’aujourd’hui l’homéopathie profite d’une TVA à taux réduit de 2,1% sur ses tubes, celle-ci passera à 10% l’an prochain.

Certaines complémentaires santé ont pris les devants et ont déjà annoncé qu’elles maintiendraient le remboursement de l’homéopathie pour leurs clients. C’est le cas d’Alptis, par exemple, qui prévoir une prise en charge maximum de 50 euros par an et par personne selon L'Argus de l’assurance.

(1) Le déremboursement entraîne une hausse immédiate des ventes des médicaments non remboursables, étude publiée en février 2019 par la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques.