Les 18-24 ans vont-ils bientôt devenir éligibles au revenu de solidarité active ? Probable, mais pas sans garde-fous.

Dans le cadre de la création du revenu universel d’activité (RUA) prévue pour 2023 - qui vise à fusionner au sein d’une seule allocation plusieurs aides sociales dont le RSA - le gouvernement réfléchit à étendre ce revenu minimum aux moins de 25 ans, jusqu’ici exclus du dispositif. Selon Les Echos, sur les 4,75 millions de 18-24 ans, 1,3 million de jeunes adultes seraient éligibles au RSA. Du coup, permettre à cette population de percevoir un revenu de solidarité représenterait un surcoût important pour l’Etat. Dans cette perspective, une étude de Fabrice Lenglart, rapporteur général à la réforme du RUA, préconise la mise en place de plusieurs restrictions afin que le coût pour les finances publiques reste « en-deçà de 1,5 milliard d’euros ».

Ainsi, s’agissant des jeunes ayant terminé leurs études et n’habitant plus chez leurs parents, soit 1 million de personnes, seuls ceux qui ne sont plus rattachés au foyer fiscal de leurs parents pourraient bénéficier de l’aide. De plus, pour amoindrir son montant, celle-ci tiendrait compte de la pension alimentaire versée aux enfants. Cette dernière « serait décomptée dans la base de ressources du jeune, minorant les sommes à verser », écrit le média économique. De plus, pour ne pas désinciter les parents à aider leurs enfants, ceux-ci seraient pénalisés sur leurs impôts s’ils ne respectent pas l’obligation alimentaire.

Quant aux jeunes encore en études et hébergés dans le foyer familial (1,3 million de personnes), ils pourraient percevoir un « supplément étudiant » à l’ASU. L’aide prendrait en compte les bourses étudiantes. Enfin, si le jeune adulte n’est plus étudiant mais habite chez ses parents (1,8 million), le rapport Lenglart préconise qu’il touche un « supplément personne à charge » éventuellement augmenté d'un dispositif de type garantie jeune pour faciliter son insertion professionnelle.