Emmanuel Macron a exprimé jeudi, lors d'un échange impromptu avec des jeunes à Paris, son opposition à un revenu universel pour les étudiants même s'il reconnaît qu'il y a « trop d'étudiants dans la précarité ».

« Il n'y a pas un pays qui aide plus les étudiants que la France sur le plan social » mais « je ne suis pas favorable à ce qu'on dise, à 18 ans, on a le droit à un revenu universel sans obligation », a affirmé le président de la République lors de cet échange, dont un journaliste de l'AFP a été témoin.

« Je crois aux études qualifiantes pour avoir un travail et je crois, derrière, au travail. Et l'un des problèmes qu'on a dans notre pays aujourd'hui, c'est qu'on a aussi toute une génération qui a eu un RSA (revenu de solidarité active, destiné aux personnes sans ressources, NDLR) et qui est encore empêchée d'aller au travail ou qui s'est déshabituée d'aller travail », a-t-il justifié.

« Je ne suis pas pour un revenu universel inconditionnel »

« Je suis pour qu'on améliore le système. Mais je ne suis pas pour un revenu universel inconditionnel », a-t-il ajouté, en se disant favorable à ce « qu'on contrôle plus la présence aux examens et la réussite aux examens ».

« Parce qu'aujourd'hui on distribue beaucoup de bourses aussi à des étudiants qui n'y vont pas (aux examens, NDLR). Dans les files d'attente dans les aides alimentaires, on a aussi beaucoup d'étudiants étrangers », a-t-il argumenté.

Mais, a-t-il admis, « il y a encore trop d'étudiants qui sont dans la précarité, surtout dans les grandes villes où le logement est cher ».

« Développer des études dans des villes où c'est moins cher »

Il a souhaité « un, qu'on aide à développer des études dans des villes où c'est moins cher. Deux, qu'on ait enfin la réponse -c'est là où on n'est pas bon- sur le logement étudiant. Il faut qu'on fasse baisser le prix du logement étudiant. Trois, qu'on ait des jobs étudiants, quand c'est nécessaire, adaptés » aux études.

Quatorze présidents d'université avaient appelé en septembre dans une tribune publiée par Le Monde à la création d'une « allocation d'études pour tous les étudiants », afin de « juguler la pauvreté », faciliter « le développement de l'autonomie » des jeunes et leur accès à l'enseignement supérieur.