Les bénéficiaires du RSA qui recherchent un emploi sont davantage accompagnés dans leurs démarches que les autres chômeurs, indique une étude publiée jeudi par la Drees, le service statistique des ministères sociaux.

Quelque 24% des allocataires du Revenu de solidarité active (RSA) inscrits à Pôle Emploi bénéficient d'un « accompagnement renforcé », contre 16% de l'ensemble des chômeurs, et 5% d'un accompagnement « global » - la forme la plus poussée de prise en charge -, contre 1% de l'ensemble des chômeurs. La moitié des personnes disposant d'un accompagnement global sont des bénéficiaires du RSA, détaille cette étude.

A l'inverse, seuls 17% des chômeurs touchant le RSA bénéficient d'un accompagnement « suivi », le plus léger proposé par Pôle Emploi, contre 33% de l'ensemble des chômeurs. Globalement, seuls 40% des quelques 2,1 millions de bénéficiaires du RSA sont inscrits à Pôle Emploi en catégorie A, B ou C et sont donc « tenus de chercher un emploi », souligne la Drees.

La loi impose en effet aux allocataires du RSA d'être accompagnés en vue de leur « insertion professionnelle et/ou sociale », et certains bénéficiaires doivent d'abord « lever des freins sociaux à la reprise d'un emploi », comme des problèmes de logement, de santé, de garde d'enfants ou de mobilité, rappelle la Drees. De ce fait « il est souvent jugé plus pertinent par les conseils départementaux que les personnes repérées comme présentant de tels freins soient accompagnées initialement par des structures spécifiques », plutôt que par Pôle emploi.

Trois mois avant de rencontrer un conseiller

Par ailleurs, 94 jours s'écoulent en moyenne entre la date d'entrée dans le RSA et celle de la « première orientation » d'un bénéficiaire vers l'organisme chargé de l'épauler - qui peut être Pôle Emploi, mais aussi le conseil départemental ou d'autres organismes. Ensuite, il s'écoule encore en moyenne 58 jours entre cette première orientation et la signature d'un premier « contrat d'engagement réciproque » (CER) entre l'allocataire et l'organisme qui le suit.

Ces chiffres étant issus d'une étude menée en 2017, qui n'avait pas d'équivalent auparavant, il n'est pas possible d'évaluer comment ces délais ont évolué au cours des dernières années, précise la Drees.