Depuis le début du mois d'avril 2014, un décret autorise certains dabistes à travailler armés et aux côtés de convoyeurs de fonds. Daté d’octobre 2012, ce décret est décrié par une partie de la profession.

Les « dabistes », ces hommes chargés de réparer et d’alimenter les distributeurs automatiques de billets (DAB), pourront désormais travailler armés, selon un décret daté du 1er octobre 2012, publié au Journal Officiel le 3 octobre 2012 et entré en vigueur en début de ce mois. Jusqu’ici, ils travaillaient seuls, en civil et non armés pour réapprovisionner les distributeurs automatiques, grâce à l’argent déposé par les convoyeurs de fonds.

Désormais, « dans certaines zones à risques, […] les automates sont obligatoirement rechargés par l’un des membres de l’équipage [des transporteurs de fonds] » précise le décret. Ce qui revient à intégrer le « dabiste » à l’équipe des convoyeurs, armés et sous la protection d’un véhicule blindé. « Ce dispositif ne s'applique que lorsque le stationnement du véhicule blindé de transport de fonds en protection de l'immeuble ou de l'automate bancaire est possible » souligne le texte, de façon à protéger le dabiste, notamment en cas d’attaque à la voiture bélier. La liste des zones à risques est, quant à elle, révisable tous les ans, « mais en Ile-de-France cela concerne tous les départements » assure un article du Parisien publié ce lundi 21 avril.

Crainte des professionnels

Ces techniciens des DAB étaient particulièrement vulnérables aux attaques et cette décision de les armer fait « suite à plusieurs attaques de distributeurs automatiques de billets et de centres-forts des transporteurs de fonds ainsi que d’agressions de convoyeurs de fonds, notamment au moment du rechargement des automates bancaires » en 2011 et 2012, explique la notice du décret.

Mais que ce soit du côté des convoyeurs de fonds ou des « dabistes », le texte ne semble pas convaincre les professionnels. « Cela va augmenter le temps des attentes trottoir si l'on attend que le DAB soit rechargé. On en a paumé, des copains à cause des attentes trottoir... » craint Eric Poisson, convoyeur et délégué SUD, dans les colonnes du Parisien. De son côté, un dabiste âgé d’une trentaine d’années témoigne dans le quotidien et affirme ne pas se sentir « en capacité d’avoir une arme. Je suis technicien de maintenance. Le pistolet, c’est la surenchère, c’est le premier qui dégaine… ».

Toutefois, le décret impose également d’autres réglementations moins polémiques, telles qu’une sécurité renforcée des « bâtiments constituant le centre-fort ».