Le nouveau dispositif d'incitation fiscale pour investir dans l'immobilier neuf, dit Duflot, est plutôt populaire dans l'opinion mais les investisseurs potentiels hésitent encore à se jeter à l'eau, selon une étude publiée jeudi par le site d'annonces immobilières en ligne SeLoger.

Les Français en ont majoritairement entendu parler (78%) et ils pensent que c'est une bonne mesure (69%), montre l'étude, réalisée avec l'institut Ipsos auprès de 1.000 personnes du 30 mai au 4 juin. Mais elle « souffre incontestablement d'un déficit de connaissances », note Jean-Philippe Chevalier, directeur de SeLogerNeuf.com, site de SeLoger spécialisé dans les programmes d'immobilier neuf. En effet, selon le sondage, seule une personne interrogée sur cinq sait précisément de quoi il s'agit.

Le dispositif Duflot (du nom de la ministre française du Logement Cécile Duflot), qui succède au dispositif Scellier, permet aux particuliers de déduire de leur impôt sur le revenu jusqu'à 18% du prix d'achat d'un logement neuf destiné à la location et situé dans une zone « tendue », où la demande locative est forte.

L'attentisme des investisseurs expliqué par certaines zones d'ombre

Au sein du groupe défini par l'étude comme des investisseurs potentiels (15% de la population), 56% juge que la mesure présente des avantages intéressants, mais ceux-ci ne sont pas suffisamment décisifs pour déclencher l'acte d'achat. SeLoger souligne ainsi que si « plus d'un investisseur potentiel sur deux ayant un projet à court terme se dit intéressé par la mesure seule une minorité d'entre eux (24%) se sont d'ores-et-déjà renseignés sur les dispositions et avantages proposés ».

Si le dispositif est entré en vigueur depuis début janvier, toutes les incertitudes concernant ses modalités ne sont pas levées, en particulier la liste des zones éligibles. Selon les promoteurs immobiliers, cela explique en partie l'attentisme des investisseurs.

L'objectif du gouvernement est de commercialiser 40.000 logements sous ce régime en 2013, contre 37.900 l'an dernier. Mais au premier trimestre, ce chiffre n'a atteint que 4.165 biens, selon la Fédération des promoteurs immobiliers.