La PS5 est dans les starting-blocks et les tractations vont bon train sur le prix de la console annoncée comme le best-seller de l’année 2020. Acheter la nouvelle version de la PlayStation dès son lancement coûte-t-il de plus en plus cher ? 4e épisode de notre série d’été consacrée à la valse des prix des objets du quotidien.

Combien va-t-elle coûter ? Le prix de la PS5 est un secret bien gardé. Ou presque... Une première indiscrétion a filtré pour la sortie de la PlayStation 5, attendue pour la fin 2020 : Bloomberg estime le coût de fabrication unitaire de la nouvelle console de Sony à 450 dollars, soit 385 euros, dans un article publié en février. Une deuxième indiscrétion, en France, est due à une mégarde de Carrefour, qui a mis en ligne des fiches de précommande début août, avec un prix affiché de 499 euros pour l'édition « standard », et de 399 euros pour l'édition « digitale ».

S’offrir une PlayStation dès son lancement commercial a toujours représenté un budget conséquent. Quand la première PlayStation a été lancée en France en 1995, il fallait débourser 2 099 francs pour acheter cette console, la première à dépasser la barre des 100 millions d’exemplaires dans le monde. Un élément de comparaison : le Smic mensuel brut était alors de 6 250 francs (1). Bref, il fallait à l’époque un tiers de Smic (brut !) pour s’offrir le nouveau must du jeu vidéo.

Un tiers voire une moitié de Smic mensuel !

Pour se rendre compte du coût que représente l’acquisition d’une PlayStation au moment du lancement d’un nouveau modèle, nous avons comparé dans le graphique ci-dessous le prix de la console au moment de sa commercialisation en France avec le niveau du Smic brut mensuel (1) à la même époque.

Prix de la PlayStation

Évidemment, l’écart de prix d’un modèle à un autre s’explique par un coût de fabrication différent, par la concurrence des autres consoles, la stratégie marketing, etc. Mais cela permet de se rendre compte qu’au fil des époques, s’équiper du nouveau modèle dernier cri ne représente pas le même effort en matière de pouvoir d’achat.

Le prix facial de la PS2 était de 2 990 francs en novembre 2000, ce qui représentait 456 euros environ un an plus tard. S’équiper de la PS2, la console la plus vendue de tous les temps en France, représentait donc plus de 40% d’un Smic mensuel brut !

Le prix de la PS3 était encore plus imposant, comparé au salaire minimum, pour son lancement en 2007 : 599 euros, ce qui représentait à l’époque plus de 46% d’un Smic brut mensuel (1) ! C’est d’ailleurs l’explication principale du moindre succès commercial de la PlayStation 3, la moins vendue des 4 éditions, en France : trop chère. Or, à l’époque, Nintendo vient de lancer la Wii à 249 euros en France, et Microsoft la Xbox 360 à 299 euros…

Sony a donc réussi à sortir une console au prix bien plus compétitif pour la PS4, en 2013. Lancée à 399 euros, la PS4 ne coûte « que » 28% du Smic mensuel brut de l’époque.

Un dernier élément de comparaison : utilisons la méthode de l’Insee pour convertir les prix de lancement des PlayStation en « euros d’aujourd’hui », en appliquant l’inflation. En s’appuyant sur la valeur actuelle de l’euro, la PS1 aurait coûté l'équivalent de 443 euros au moment de son lancement, la PS2 tout de même 595 euros et la PS3 aurait culminé à 689 euros ! Même prenant en compte l’inflation, la PS4 reste celle qui était la plus accessible de toutes des PlayStation, dès son lancement : son prix équivaut à 418 euros aujourd'hui.

Série d’été : « la valse des prix »

Voici les trois premiers épisodes de notre série sur la valse des prix au 21e siècle :

(1) Le Smic brut cité est toujours basé sur la durée de travail minimale en vigueur à l’époque, donc 39 heures en 1995 ou en 2000-2001, et 35 heures en 2007 ou 2013.