Ce jeudi, la Dress, Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques, publie une nouvelle étude portant sur l'anticipation du montant de pension avant de partir en retraite. Résultat, plus de 50% des personnes parties à la retraite entre juillet 2019 et juin 2020 ont mal anticipé leur montant de pension.
C'est une nouvelle étude d'ampleur menée par la Drees. Elle a été réalisée auprès de 5 400 personnes résidant en France et ayant liquidé leur retraite de droit direct dans l'un des quatre régimes de base entre le 1er juillet 2019 et le 30 juin 2020 : le régime général, des salariés du secteur privé, les deux régimes de fonctionnaires, et la caisse de retraite des agents de la SNCF.
Il en ressort notamment que près des trois quarts des nouveaux retraités (72%) ont déclaré qu'ils avaient une idée précise ou approximative du montant de leur pension. Parmi eux, près des deux tiers ont finalement touché un montant à peu près équivalent à celui qui avait été anticipé, 20% un montant moins élevé et 6% un montant plus élevé.
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Un manque d'information
« Ce sont donc un peu plus de la moitié des nouveaux retraités qui n'ont pas ou qui ont mal estimé le niveau de leur future pension », explique cette enquête.
« 24% des retraités pas satisfaits du niveau d'information dont ils ont bénéficié concernant leurs droits en matière de retraite »
La principale raison à cela est le manque d'information. « Une personne est 4 fois plus souvent dans la situation de n'avoir aucune idée du montant qu'elle percevra si elle s'estime mal informée, et 3,3 fois plus souvent de surestimer sa future pension. Malgré les dispositifs mis en place pour favoriser l'information des assurés, 24% des retraités n'ont pas été satisfaits du niveau d'information dont ils ont bénéficié concernant leurs droits en matière de retraite », explique l'étude.
Les futurs retraités peuvent d'autant plus mal anticiper le montant futur de leur pension s'ils sont polypensionnés, c'est-à-dire affiliés à plusieurs régimes dont les règles sont différentes. « La complexité du système de retraite réside également dans la diversité des dispositifs existants et parfois méconnus, notamment en matière de solidarité », complète la Dress.
Les retraités modestes regrettent plus souvent de ne pas être partis plus tard
D'après les auteurs de l'enquête, les difficultés d'estimation sont plus souvent le fait des femmes, des ouvriers et des personnes modestes. A l'inverse, les cadres anticipent mieux leurs montants de pension.
Autre enseignement : un cinquième (21%) des sondés reconnaissent qu'avec le recul, ils auraient préféré partir plus tard afin de toucher une pension plus élevée. En revanche, 5% auraient préféré partir plus tôt, quitte à subir une perte de pension.
« Regretter de ne pas être parti plus tard est plus fréquemment le fait des personnes célibataires, notamment les femmes (27%) et les personnes aux niveaux de pension relativement modestes (26%) », souligne la Drees.
