La CGT fait de la reprise des négociations sur la prise en compte de la pénibilité dans l'âge de la retraite, "un préalable à de nouvelles discussions sur la réforme des retraites dans leur globalité", a déclaré mercredi Bernard Thibault.

Le secrétaire général de la CGT, qui s'exprimait en marge d'un meeting "pénibilité retraite" rassemblant quelque 2.000 militants de la fédération CGT Construction-bois-ameublement (CBA)à Saint-Denis, entend "augmenter la pression sur les politiques" sur ce dossier bloqué depuis le 16 juillet 2008.

Le patronat avait alors mis fin aux longues négociations sur le sujet, renvoyant la balle au gouvernement et laissant les syndicats unanimement inquiets et dessus.

"Il ne s'est rien produit depuis", a rappelé M. Thibault qui regrette "les changements successifs de ministres du Travail" intervenus depuis.

"Le patronat n'a pas changé de position et ne souhaite pas négocier, cherchant à utiliser le +rendez-vous retraites+ fixé par le président de la République en 2010 pour noyer le sujet dans la problématique générale des retraites", a poursuivi M. Thibault pour qui "cette ficelle est un peu grosse".

"Il souhaite ainsi s'exonérer de cette négociation en demandant à ce que les autres salariés mettent la main à la poche, si d'aventure il y a des mesures spécifiques pour ceux qui occupent des emplois pénibles", a estimé le leader de la CGT.

"Faire de la pénibilité au travail une sorte de +monnaie d'échange+ est pour nous inacceptable", a indiqué M. Thibault.

Statistiquement, les salariés occupant un emploi pénible profitent moins longtemps de leur retraite, en raison d'un espérance de vie réduite d'environ sept ans par rapport aux autre salariés.

Eric Aubin, secrétaire général de la CGT CBA, a par ailleurs rappelé que "1.828 salariés ont trouvé la mort sur les chantiers entre 1997 et 2007, sans compter les intérimaires, soit un mort par jour travaillé", ce qui constitue "un autre scandale", à côté des suicides de travailleurs pour cause de harcèlement.