Confronté à l'offensive du secteur bancaire contre le doublement du plafond du Livret A, le Mouvement HLM a appelé « au respect des engagements du président de la République » François Hollande.

« Le président de la République a très clairement inscrit dans son programme le doublement du plafond des dépôts du Livret A, un engagement très lisible et populaire », rappelle l'Union sociale pour l'habitat (USH), qui regroupe l'ensemble des organismes HLM, dans un communiqué. Pour elle, cet engagement de François Hollande, lorsqu'il était candidat, a été pris notamment afin de « mettre en œuvre la construction de 150.000 nouveaux logements sociaux ou très sociaux chaque année, augmenter très fortement le rythme de rénovation énergétique et poursuivre la rénovation urbaine ».

La réforme du Livret A, qui prévoit un doublement de son plafond, sera mise en place « au rythme des besoins », avait indiqué de son côté, le 3 juillet, le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, avec notamment la préoccupation de ne pas « déstabiliser les acteurs concernés ». Mais pour le mouvement HLM, ce doublement du plafond du Livret A, de 15.300 à 30.600 euros, permettrait aussi de « prendre en compte d'autres besoins d'investissement d'intérêt général de long terme, que les banques, quoi qu'elles puissent en dire, ne peuvent pas satisfaire : collectivités locales - qui sont le premier investisseur du pays -, hôpitaux, universités, transports collectifs ».

Collecte supplémentaire de 30 milliards

Ce doublement faciliterait également « les besoins de financement de l'économie et notamment des PME, non satisfaits à l'heure actuelle par le secteur bancaire, notamment par le biais d'une banque publique d'investissement ».

L'USH dénonce « une offensive coordonnée des banques privées et de la Banque de France pour mettre en défaut cet engagement présidentiel au motif que les sommes ainsi collectées le seraient au détriment du financement de l'économie, dont le secteur bancaire serait le seul garant ». Le mouvement HLM souligne « que la collecte supplémentaire qui serait ainsi centralisée par la Caisse des Dépôts ne devrait pas dépasser 30 milliards d'euros, à comparer aux 3.500 milliards d'euros d'épargne financière des ménages déjà détenus par le secteur financier privé ».