« Les pompes à chaleur, c'est intelligent », se félicite le président de la République, Emmanuel Macron. En plus de ses vertus écologiques, elles seraient à même de baisser la facture énergétique des ménages. MoneyVox a voulu vérifier en tenant compte du prix de l'installation, des subventions possibles et de la variation des prix des marchés du gaz, de l'électricité et du bois. Verdict.
Les pompes à chaleur ont le vent en poupe. Fin septembre, Emmanuel Macron n'y est pas allé par quatre chemins pour promouvoir les fameuses PAC. D'ici 2027, le chef de l'Etat veut en tripler le nombre produites sur le sol français afin d'équiper un maximum de logements, servir ses ambitions de planification écologique et réduire les émissions de CO2 du pays. Pour le président de la République, nul doute, « les pompes à chaleur, c'est intelligent, ça fait des économies d'énergie et ça réduit très fortement les émissions. » Mais combien ça coûte ? Et, aussi, quel gain peuvent espérer les 11 millions de ménages susceptibles de franchir le pas, car équipés aujourd'hui d'un chauffage au fioul, au gaz ou 100% électrique ?
En 2022, le ministère de la Transition écologique recensait « plus de 2,6 millions de pompes à chaleur » installées en France, dont 350 000 durant l'année 2022, sur 30 millions de logements. Côté technique, « pour fonctionner, la pompe à chaleur (PAC) puise des calories dans l'air, le sol ou l'eau pour les transformer en chaleur, avec un niveau de gaz à effet de serre très inférieur aux chauffages au fioul ou au gaz, pose Arthur Bernagaud, responsable des solutions chez Hellio. Ensuite, il faut distinguer les PAC air-air qui font de la climatisation l'été et les air-eau qui chauffent principalement. Il faut aussi analyser les performances globales du logement, car installer une PAC dans un bien mal isolé est un non-sens. »
Une baisse de la consommation de 20%
Côté porte-monnaie, « pour un kilowatt d'électricité consommée, on récupère entre trois et cinq kilowatts de chaleur », selon le modèle installé, explique Arthur Benhamou du Groupe Verlaine. Selon cette entreprise, qui valorise le confort de chauffe et l'amélioration thermique du bien immobilier avant le gain financier, les économies réalisées sur la facture d'énergie grâce à la baisse de consommation sont de 20% par rapport à un autre mode de chauffage. Mais le gain réel n'arrive qu'au bout d'une douzaine d'années, car l'investissement de départ est en moyenne de 15 000 euros, installation comprise.
Et si la température moyenne du lieu d'habitation joue sur l'efficacité de la PAC – elle est déconseillée dans les zones montagneuses par exemple -, la pompe à chaleur serait le meilleur des investissements, selon Sylvain Le Falher co-fondateur d'Hello Watt. Un dispositif rentable à moyen terme grâce aux économies réalisées chaque année et qui profite des aides de l'Etat. Car après la baisse de la facture d'énergie, c'est un autre argument des installateurs de PAC : le niveau des subventions, notamment via le dispositif MaPrimeRénov qui permet de réduire le reste à charge à payer. Des aides variables selon votre niveau de revenus et votre lieu d'habitation.
Les aides sont-elles si avantageuses ?
Vous pouvez ainsi bénéficier d'une aide comprise entre 2 000 et 4 000 euros. Le montant maximum est attribué à une personne seule qui gagne moins de 22 461 euros de revenus par an en Ile-de-France et moins de 16 229 euros, hors région parisienne. Au-delà de 38 184 euros de revenus par an pour une personne seule vivant en Ile-de-France et de 29 148 euros pour une personne seule vivant hors Ile-de-France, il n'y a plus d'aide. Vous pouvez en revanche profiter de certificats d'économie d'énergie (CEE) à hauteur de quelques centaines d'euros, selon les cas et le fournisseur d'énergie qui l'attribue.
© MoneyVox / SA / Octobre 2023