Le tarif réglementé du gaz prend fin ce vendredi 30 juin. Un changement qui concerne plus de 2 millions de clients. Voici les dangers à éviter.

1 - Tomber dans le piège du démarchage téléphonique

Selon le médiateur de l'énergie, c'est le danger numéro qui accompagne la fin du tarif réglementé du gaz (TRV). Face à la multipication des offres de marché, « il est donc nécessaire de comparer le prix des offres attentivement et de faire attention en cas de démarchage. Si le démarcheur vous propose des mensualités faibles, ne vous y fiez pas, elles sont parfois sous-estimées. Ce qu'il faut regarder, c'est le prix de l'abonnement et du kWh », précise Caroline Keller à MoneyVox.

En effet, la fin du TRV, conjuguée à la baisse des prix du gaz sur les marchés, appelle à la prudence. Sur France Info, Olivier Challan Belval, le médiateur national de l'énergie, a demandé « à ce qu'on encadre plus strictement » le démarchage téléphonique. « Bien souvent les démarcheurs, pour vendre leur produit, racontent un peu n'importe quoi, inventent des choses, se présentent même parfois comme étant mandatés par le médiateur de l'énergie ou le gouvernement. Ils essaient de placer des offres qui ne sont pas intéressantes pour le consommateur. (...) J'ai proposé qu'on interdise le démarchage mais le gouvernement n'a pas souhaité procéder de cette façon », a-t-il précisé.

Depuis janvier 2023, les entreprises doivent utiliser un numéro 09 pour éviter de duper les consommateurs contactés. Depuis le 1er mars, tout démarchage téléphonique est interdit du lundi au vendredi avant 8h, entre 13h à 14h et après 20h ainsi que les week-ends et les jours fériés.

2 - Se précipiter de quitter Engie

Malgré les courriers envoyés depuis de longs mois aux 2,3 millions de clients d'Engie qui profitent du tarif réglementé du gaz, rien ne presse, même à l'approche de la date fatidique du 30 juin. Une prudence d'autant plus valable qu'en énergie vous pouvez changer de contrat à tout moment et sans frais, quel que soit la nature de votre contrat.

« Les consommateurs ont le choix, ils ont le temps, ils n'ont pas le couteau sous la gorge. S'ils ne font rien, ils basculent automatiquement sur une offre qui continuera à les protéger », confirme Emmanuelle Wargon, la présidente de la Commission de régulation de l'énergie (CRE).

3 - Se contenter de Passerelle, l'offre automatique d'Engie

Si au-dessus, nous vous mettons en garde contre toute décision trop hâtive, il ne faut pas pour autant rester les deux pieds dans le même sabot. En effet, les clients au TRV du gaz d'Engie qui n'auront pas choisi un nouveau contrat d'ici au 30 juin, seront directement basculés sur l'offre Passerelle du fournisseur historique. Problème, celle-ci ne sera pas forcément la plus avantageuse pour vous. A minima, MoneyVox vous conseille de comparer les différentes offres du marché. Par exemple, TotalEnergies lance au 1er juillet un nouveau contrat avec une ristourne de 10% sur le prix du gaz.

4 - Confondre offre variable et fixe

Aujourd'hui, plus de la moitié des ménages consommant du gaz ont un contrat à prix fixe, selon les dernières données de la CRE. Cet été, le danger qui guette le consommateur est « une nouvelle hausse des prix du marché du gaz en cas de tension d'approvisionnement de l'Europe en gaz naturel pour l'hiver prochain », prévient Julien Teddé, du courtier Opera énergie.

Dans cette situation, l'offre dite fixe, avec un prix du kilowattheure qui ne bouge pas tout au long de la durée d'engagement est rassurante pour le client qui ne souhaite pas comparer son contrat chaque mois. Vous paierez peut-être plus cher, mais vous serez à l'abri des fluctuations du marché qui se répercuteront sur les offres variables. Et vous aurez une visibilité précise de vos dépenses en gaz sur une longue durée.

Fin des tarifs réglementés du gaz : avez-vous intérêt à quitter Engie pour cette offre à prix fixe d'EDF ?

5 - Confondre prix repère de la CRE et tarif réglementé

Il était attendu au tournant. Ce prix repère, publié de façon mensuelle par la CRE pour permettre aux consommateurs de comparer les offres comporte comme prévu un prix d'abonnement et un prix du kilowattheure. Un montant indicatif et non contraignant pour les fournisseurs d'énergie. Contrairement au tarif réglementé fixé par l'Etat et qui s'appliquait au fournisseur historique Engie.

Comme dans le tableau ci-dessous, la CRE propose ainsi chaque mois un prix repère pour un foyer utilisant le gaz pour se chauffer, un prix pour un ménage qui cuisine au gaz et un prix pour une petite copropriété consommant 150 mégawattheures par an.

Le prix du kilowattheure de gaz est aujourd'hui facturé 0,1043 euro au TRV pour un foyer qui se chauffe au gaz et 0,1284 euro pour un foyer « eau chaude et cuisson ». Avec ce prix repère, la CRE estime que pour le mois de juin une offre avec un prix de 0,09446 euro par KWh (chauffage) et de 0,11620 euro par KWh (eau chaude et cuisson) est acceptable. Côté abonnement, à date, Engie facture entre 102,12 euros et 249,84 euros euros par an. La CRE présente de son côté un prix annuel acceptable entre 100,58 euros et 249,48 euros par an.