Le monde change. Et les habitudes de consommation des Français avec lui. Sur fond d'inflation et de guerre en Ukraine, deux tiers des ménages ont déjà réduit leur consommation d'énergie.

Le 6 octobre dernier, le gouvernement de la Première ministre Elisabeth Borne a présenté les grandes lignes de son plan de sobriété énergétique. A la clé ? Un objectif de réduction de 10% de la consommation d'énergie d'ici 2024.

Toutefois, les Français n'ont pas attendu ces annonces pour changer leurs habitudes de consommation. D'après une étude du Crédoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) dévoilée ce mardi dans Le Parisien, deux tiers des ménages (65%) ont déjà « significativement » modifié leurs habitudes de consommation énergétique.

Flambée des prix

Un chiffre qui n'étonne personne. Car depuis plusieurs mois, les pouvoirs publics alertent sur les difficultés d'approvisionnement en gaz et en électricité, notamment à cause de la guerre en Ukraine.

Mais c'est surtout l'inflation record, qui semble avoir convaincu les Français d'opter pour la sobriété. Et pour cause : d'après les estimations de l'Insee, le budget énergie des ménages a flambé de +29% sur 1 an.

Si bien qu'aujourd'hui, ils sont aujourd'hui 96% à déclarer ressentir les effets de la hausse des prix sur leur pouvoir d'achat, selon le dernier baromètre Odoxa-Mascaret pour LCP-AN, Public Sénat et la presse régionale.

Parmi les postes budgétaires les plus touchés par les hausses, on retrouve notamment le chauffage, les déplacements et l'alimentation.

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Sobriété subie

« Dans un tel contexte de crise énergétique, les Français subissent plus la sobriété qu'ils ne la choisissent pour tenter de tenir un équilibre financier sur le fil. Cela se traduit d'ailleurs par une forme de mal-être et un sentiment de frustration peu propices à installer des changements plus durables », explique à nos confrères Sandra Hoibian, la directrice générale du Crédoc.

Et en dépit des efforts déjà réalisés, les Français vont sans doute devoir faire d'autres sacrifices. Car selon les estimations du gouvernement, seul un tiers de l'objectif de 10% de réduction de la consommation d'énergie sur les deux prochaines années pourra être atteint grâce aux gestes de sobriété. Les 7% restants proviendront du « signal prix », c'est-à-dire de la baisse mécanique de la consommation engendrée par la hausse des prix de l'énergie.

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