Dans sa dernière étude, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques évalue à plusieurs millions de personnes le nombre de Français disposant de couvertures invalidité, dépendance ou encore incapacité de travail. Un nombre élevé que la Drees explique par les offres packagées des assureurs.
En France, à l’image de la retraite et des dépenses médicales, les risques sociaux sont en partie couverts par la collectivité. Toutefois, il reste possible de souscrire des assurances complémentaires auprès d’acteurs privés (mutuelles, compagnies d’assurance ou instituts de prévoyance). Mais leur souscription est dans la plupart des cas facultatives. Facultatives, oui, mais il n’empêche que ces couvertures sont largement répandues.
La moitié des Français protégés contre l’incapacité de travailler
S’agissant de la complémentaire santé - 64,1 millions de personnes en disposent d’une en 2016, soit 96% de la population français, selon les chiffres de la Drees - un tel taux de couverture n’a rien d’étonnant. Elle est en effet obligatoire pour les salariés du privé et à la charge de l’employeur. De même, que 10,4 millions de Français cherchent à se constituer un complément de revenu à la retraite et souscrivent un produit d’épargne dédié (PERP, Madelin…) n’est pas non plus étonnant.
En revanche, pour les autres assurances facultatives, comme la protection en cas d’invalidité, de dépendance ou de décès, le taux d’équipement élevé est plus surprenant, d’autant plus que la Drees exclut de ses chiffres l’assurance-emprunteur (qui couvre spécifiquement ces risques). En effet, entre 23 et 30 millions de personnes seraient couvertes en cas d’invalidité, soit environ la moitié de la population. Similairement, de 28 à 32 millions de Français seraient assurés contre l’incapacité de travailler. S’agissant de la dépendance, le nombre de personnes couvertes est certes un peu moindre, mais concerne tout de même 7,5 millions de Français.
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Une assurance complémentaire mais aussi un coût supplémentaire
Comment expliquer une telle proportion de personnes assurées ? Selon la Drees, cela ne vient pas d’un engouement fort des Français pour les assurances complémentaires, mais plutôt des produits d’assurance packagés mis en avant par les assureurs. « Les déterminants de la souscription d’une assurance complémentaire sont complexes. On peut cependant noter l’influence de la composition des contrats offerts sur le nombre de personnes couvertes, avec en particulier l’existence de garanties accessoires associées à la garantie principale du contrat, ces garanties accessoires n’étant pas toujours aussi bien identifiées que la garantie principale par le souscripteur », écrit ainsi la Drees dans son rapport.
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