Depuis plusieurs mois, la Commission européenne doit se prononcer sur la suppression des pièces de 1 et 2 centimes d'euros. Selon les informations de MoneyVox, la décision est repoussée aux calendes grecques, notamment en raison de l'inflation.

La Commission européenne devait se prononcer au mois de décembre sur la suppression des pièces de 1 et 2 centimes d'euros, mais selon nos informations, il n'en sera rien avant plusieurs mois.

De Bruxelles à Strasbourg, le sujet reste dans les cartons. « Il n'y a rien de nouveau sur la suppression des pièces de 1 et 2 centimes », confirme une source à la Commission européenne. Cette dernière n'a pas pour autant abandonné le sujet et devrait d'ici quelques mois (ou années ?) « proposer une législation mettant fin à l'émission de pièces de 1 et de 2 cents et introduire des règles communes en matière d'arrondi ».

En mai dernier, 72% des citoyens européens ayant répondu à une consultation (17 000 votants sur plus de 320 millions d'habitants) ont estimé que les pièces rouges n'étaient pas utiles. Cinq pays européens ont déjà franchi le pas en mettant fin à ces petits centimes : les Pays-Bas, l'Italie, la Finlande, la Belgique et l'Irlande.

Un sujet tabou en période de forte inflation

Pour autant, la Commission européenne goûte peu ses positions unilatérales et la France a choisi de temporiser sur un sujet qui n'est pas jugé prioritaire. Surtout en période de forte inflation où la suppression de ces pièces fait craindre que l'arrondi se fasse à l'euro supérieur ce qui pénaliserait le pouvoir d'achat du consommateur.

Ces pièces de 1 et 2 centimes, dont 300 millions ont encore été frappés cette année en France, permettent « d'avoir un prix au plus près de la valeur réelle du bien majorée de la marge commerçant », plaide la CGT dans un communiqué relayé par Les Echos. Le syndicat craint que la disparition de ces pièces encourage les commerçants à « arrondir les prix à leur avantage exclusif. (...) Alors que tous les consommateurs de la zone euro sont confrontés à une inflation sans précédent, ils ne comprendraient pas que la disparition des pièces de 1 et 2 centimes soit arrêtée dans un tel contexte alors même que cette disparition risque d'aggraver l'inflation. »

La France fait face à une forte inflation pour la première fois depuis les années 1980 et les prévisions pour le début d'année 2023 - 7% ? - ne sont guère encourageantes.