Malgré son million et demi de clients, Boursorama Banque continue à perdre de l’argent. Mais le leader français des banques en ligne a déjà mis en place les conditions de sa future rentabilité, comme le montrent les récents résultats publiés par sa maison-mère, la Société Générale.

Nanti depuis juillet d’un million et demi de clients, un chiffre sans précédent, Boursorama continue pourtant de perdre de l’argent. En 2017, le résultat net du leader français de la banque en ligne était négatif, à hauteur de près de 49 millions d’euros pour un produit net bancaire (PNB, équivalent bancaire du chiffre d’affaires) de 161,5 millions d’euros.

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Un choix stratégique, comme l’expliquait récemment à cBanque le patron de l’enseigne, Benoît Grisoni : « En France, Boursorama a été rentable de 2003 à 2015. (…) Notre actionnaire, le groupe Société Générale, assume depuis 2015 une stratégie d’acquisition de clients, ce qui implique d’être temporairement déficitaire. Nous acceptons donc d’être en position de ne plus être rentable, en France, car les investissements marketing sont extrêmement significatifs pour attirer de nouveaux clients. » Temporairement déficitaire, donc, en attendant sans doute d’atteindre l’objectif affiché publiquement : 2 millions de clients d’ici 2020.

Pour autant, Boursorama a déjà commencé à activer les leviers qui vont lui permettre d’atteindre la rentabilité. Les récents résultats semestriels publiés par la maison-mère, la Société Générale, en fournissent quelques preuves.

Equiper les clients, diminuer les dépenses

Première nécessité pour gagner de l’argent : équiper en produits bancaires profitables une clientèle d’abord venue pour la carte bancaire gratuite. Cela semble être le cas : depuis 2014, Boursorama a notamment beaucoup progressé dans les crédits, avec une progression annuelle moyenne de 95% pour les prêts personnels et de 25% pour les prêts immobiliers.

Mais la banque en ligne a également entrepris de diminuer ses dépenses. Le coût d’acquisition par client - c’est-à-dire l’argent dépensé, en primes de bienvenues et en publicité notamment, pour aboutir à une ouverture de compte - a ainsi diminué de 25% depuis 2016.

Dans le même temps, le nombre de conseillers clientèle a baissé de 219 à 150 par million de clients. Pour parvenir à ce chiffre, Boursorama a notamment relevé, en août 2016, le prix des opérations (virements, mise en place d’un prélèvement, commande d’un chéquier, etc.) initiées par téléphone de 3 à 5 euros. Une manière d’encourager ses clients à se débrouiller par eux-mêmes, dans leur espace bancaire en ligne (lire à ce sujet : Boursorama ne veut plus répondre au téléphone).

Au final, toujours selon les chiffres publiés par la Société Générale, le résultat net de Boursorama a été multiplié par 2,5 en deux ans. A condition bien sûr d’exclure les dépenses d’acquisition et de marketing, qui continuent à peser lourd.

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