La baisse d'impôts pour les ménages en 2017, qui sera annoncée la semaine prochaine, devrait être inférieure aux 2 milliards d'euros espérés, a indiqué vendredi le ministre de l'Economie et des Finances Michel Sapin.

Les détails de la baisse de prélèvements seront annoncés par le président François Hollande à son retour du sommet du G20 en Chine ou par le Premier ministre Manuel Valls, « la semaine prochaine », a déclaré de son côté le secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert à l'antenne de la radio RTL.

« La marge n'est pas la même, cessons de parler de 2 milliards, nous sommes en train de regarder à l'intérieur des données actuelles quelles sont les marges », a expliqué Michel Sapin sur Radio Classique/Paris Première. L'ampleur de la diminution d'impôts jusqu'à présent évoquée tournait autour de 2 milliards d'euros si la croissance avait été cette année supérieure à 1,5% du Produit intérieur brut (PIB).

Croissance incertaine

Le gouvernement a récemment revu à 1,5% contre 1,6% précédemment ses prévisions de croissance pour l'année en cours, après l'annonce d'un coup d'arrêt au deuxième trimestre (+0,0%) qui faisait suite à un très bon début d'année (+0,7% au premier trimestre). A l'origine de ce résultat décevant, un ralentissement de la consommation des ménages, une baisse des investissements et un recul de la production affectée par les mouvements sociaux contre la loi travail.

L'Insee prévoit un rebond sur les deux autres trimestres de 2016 (+0,3% et +0,4%). Entretemps toutefois l'attentat de Nice et le référendum sur le Brexit ont ajouté des incertitudes. Pour l'heure, l'acquis de croissance – autrement dit la progression annuelle du PIB en cas de croissance nulle sur les deux derniers trimestres – s'établit à 1,1%, selon l'Insee.

Une baisse d'impôts « nécessaire à la France »

« Le Président l'a dit au printemps car c'était un moment où on pouvait prévoir plus de croissance. Tout le monde est d'accord pour dire aujourd'hui qu'il ne serait pas raisonnable de construire un budget sur une perspective de croissance supérieure à 1,5% », a expliqué Michel Sapin.

Le ministre avait estimé la veille lors de sa conférence de presse mensuelle qu'une baisse des impôts était « nécessaire à la France », se refusant cependant à trancher entre les différentes options étudiées par le gouvernement en vue d'une diminution des impôts des particuliers : impôt sur le revenu, CSG ou prime d'activité.

Le chef de l'Etat François Hollande avait précisé le 14 juillet que les impôts pour les ménages ne baisseraient en 2017 que si la croissance était supérieure à celle de 2016 et atteignait 1,7% du PIB.