Des projets et des sociétés de plus en plus nombreux à émerger, des investissements sur ces start-up qui vont crescendo et un écho médiatique qui s’amplifie fortement : la fintech est sans conteste l'un des sujets « chauds » du moment dans le secteur financier français. Zoom sur ce phénomène et ce petit monde en pleine effervescence.
C’est certain : 2015 sera une année déterminante pour la fintech en France, cet ecosystème désormais riche de dizaines de jeunes entreprises, bien décidées à investir segment par segment l’univers de la finance, de la banque et de l’assurance, à coups d’innovations technologiques. Une de ces années charnières, marquant le passage d’un marché émergent à une nouvelle phase de son développement.
Vastes champs d'opportunités
Les investisseurs ne s’y trompent pas d’ailleurs : c’est au cours du premier semestre 2015, pourtant marqué par un niveau record du capital risque en France, que la fintech se hisse dans le top 5 des secteurs ayant drainé le plus d’investissements. En 6 mois, pas moins de 10 start-ups financières ont bouclé une levée de fonds, avec un très confortable ticket moyen de 5,6 millions d’euros. Prêt d’Union se permet même de réaliser la deuxième plus grosse opération de la période, tous secteurs confondus (31 millions d’euros). « Le secteur des services financiers est l’un des derniers […] à avoir été atteint par les bouleversements du digital, » explique le DG de l’entreprise qui entend bien devenir le Lending Club européen. « Et comme nous ne sommes actuellement qu’aux prémices de cette révolution, vastes sont donc les champs d’opportunités dans ce secteur ! »
Et à chaque opportunité, chaque brèche du marché où les nouvelles technologies peuvent créer une rupture avec les usages en place, ce sont une ou plusieurs start-up qui tentent leur chance. D’où le lancement, cet été sur cBanque, d’un dossier dédié à la présentation de ces fintech, pour y voir plus clair dans ce petit monde en ébullition. Et ce sont déjà 26 sociétés qui y ont été recensées à ce jour, avec un descriptif détaillé de leur activité et de leurs objectifs de développement. Les derniers portraits de fintech en date : Linxo et son application de gestion de budget et de comptes bancaires, ou Paymium qui propose des solutions de paiement fondées sur le Bitcoin.
Fintech : une dizaine de familles
Inventorier les initiatives, c’est une chose. Les classer par catégorie de services pour mieux comprendre quels sont les secteurs auxquels les fintech s’attaquent en priorité, c’en est une autre, que bien peu s'efforcent de faire – pas même la récente association France FinTech, regroupant déjà plus d’une trentaine de sociétés et qui a fait office de base de départ pour notre dossier. Le panorama 2015 de la fintech française publié par cBanque permet d’identifier une dizaine de segments de marché actuellement explorés par toutes ces start-up, assez uniformément répartis entre la clientèle des professionnels et celle des particuliers.
Et parmi ces catégories, il en est une dans laquelle de très nombreuses entreprises se sont engouffrées : le crowdlending. Une sous-famille de la finance participative qui a pour première particularité de présenter deux facettes (et donc deux clientèles) : l’une permettant aux entreprises d’obtenir des financements sous la forme de prêts et l’autre proposant aux particuliers un nouveau type de placement pour leur épargne. Suite à la mise en place, depuis le 1er octobre 2014, d’un cadre règlementaire spécifique, de très nombreuses plateformes ont vu le jour et cherchent maintenant de plus en plus activement à convaincre les épargnants français de diversifier leurs placements en prêtant – contre des rémunérations parfois très flatteuses – de l’argent à des PME ou TPE. Mais ce nouveau placement n’est pas dépourvu de risques, et la réglementation impose une certaine transparence sur les informations à donner à tout prêteur potentiel. Des informations indispensables que les plateformes de prêt participatif doivent encore améliorer !
Le reste de l’actualité en bref
- Plus qu’un grand chamboulement, la réforme de l’épargne salariale votée dans le cadre de la loi Macron se compose d’une multitude de mesures censées accompagner son développement et rentrer en application entre cette année et 2016. Tour d’horizon de tout ce qui change pour l’épargne salariale.
- RCI Banque vient de relever, au 1er septembre, le taux de base de son Livret Zesto de 1,50% à 1,70%. Une évolution à contre-courant du marché des super-livrets, connaissant depuis de nombreux mois une érosion des taux d’intérêt et plutôt animé par des primes à l’ouverture ou des périodes de taux bonifiés. Retour sur le changement de stratégie de RCI Banque pour son Livret Zesto.
- Les dernières statistiques publiées par l’association française des sociétés de placement immobilier (Aspim) font état de collectes « record » pour les SCPI et OPCI « grand public » sur le premier semestre 2015. Une progression notamment due – au moins pour les OPCI – au dynamisme de l’assurance-vie en unités de compte.
- Les résultats d’une enquête signée Natixis Global Asset Management auprès d’épargnants français disposant déjà d’un certain patrimoine démontre une certaine prise de conscience de leur part : dans un contexte actuel de taux très bas, et moyennant une prise de risque « raisonnée », 7 épargnants sur 10 se disent prêts à revoir leurs placements en 2015.
