La Banque centrale européenne (BCE) a sans surprise laissé inchangé jeudi son principal taux directeur à 0,05%, le plus bas niveau historique auquel il avait été amené en septembre, a annoncé jeudi une porte-parole.

L'institution monétaire de Francfort n'a pas non plus touché à son taux de prêt marginal, abaissé à 0,3% en septembre, ni à son taux de dépôt, porté en territoire négatif pour la première fois en juin et qui stationne désormais à -0,2%.

Les observateurs n'attendaient aucune modification de ces taux, qui ne peuvent de toute façon guère aller plus bas. Toute hausse était par ailleurs exclue, alors que la banque centrale cherche par tous les moyens à contrer la chute des prix en zone euro observée ces derniers mois.

La date de démarrage du « QE » attendue

Le président de la BCE Mario Draghi tiendra à partir de 14h30 heure française sa rituelle conférence de presse, cette fois-ci à Nicosie, sur l'île de Chypre, où a eu lieu la réunion du conseil des gouverneurs. Celle-ci est délocalisée deux fois par an dans une ville de la zone euro autre que Francfort. 

La conférence de presse sera au centre de toutes les attentions, alors que la BCE a décidé fin janvier de recourir à son arme ultime : un programme de rachats massifs de dette publique et privée, sur le modèle de la Banque d'Angleterre ou de la Réserve fédérale américaine. Mario Draghi pourrait en dévoiler des détails ce jeudi, notamment sa date exacte de démarrage. Ce programme d'« assouplissement quantitatif », ou « QE » selon son acronyme anglo-saxon, prévoit le rachat de quelque 1.140 milliards d'euros de dette publique et privée d'ici septembre 2016, au rythme de 60 milliards par mois.

Les prix en zone euro ont baissé de 0,3% sur un an en février, après un recul de 0,6% en janvier. Ce nouveau repli, lié en grande partie à l'effondrement du cours du pétrole, alimente en Europe les craintes d'un scénario de déflation. Spirale auto-entretenue de baisse des prix et des salaires, ce phénomène est généralement synonyme de marasme économique, dont il est très difficile de sortir. Le Japon y est confronté depuis vingt ans.