Manuel Valls a dit mercredi « ne pas croire » que « la croissance soit terminée », jugeant que les innovations technologiques allait permettre aux cycles économiques d'expansion de « revenir » malgré les reculs de productivité affichés en Occident ces dernières années.

Clôturant le forum « Nouveau Monde » organisé dans les locaux de l'OCDE à Paris, le Premier ministre a affiché sa conviction dans le fait que les dernières innovations (numérique, énergie, génétique, nanotechnologies...) auraient bien un impact économique positif fort, même s'il est pour l'heure peu visible.

S'opposant à ceux qui prédisent un épuisement des gains de productivité du fait du potentiel selon eux moindre des innovations actuelles, comme les économistes américains Edmund Phelps et Robert Gordon, Manuel Valls a dit faire « partie, bien modestement, de ceux qui pensent que ces innovations ont un potentiel de création de valeur et de gains de productivité, qui va se matérialiser une fois que les entreprises et les administrations auront adapté leur organisation ».

« En d'autres termes, je ne crois pas que la croissance soit terminée. Les cycles de croissance que nous avons connu par le passé, portés par le progrès technique, vont revenir, peuvent revenir », a-t-il assuré. Dans les années 80, a rappelé M. Valls, l'économiste Robert Solow avait théorisé un « paradoxe »: l'informatique était visible partout, sauf dans les statistiques de la productivité. Il avait fallu attendre les années 90 pour observer une accélération des gains de productivité, facteur clé de la richesse d'une économie, a-t-il rappelé.

« Aujourd'hui, ce même paradoxe ressurgit à nouveau, de manière plus aiguë », a reconnu Manuel Valls, en soulignant que « depuis six ans, la productivité s'est affaissée dans la plupart des pays occidentaux » (Etats-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, France) alors même que « le rythme des innovations n'a jamais été aussi soutenu ». Ce coup de frein interroge sur l'avenir de la croissance dans les pays développés, suscitant un important débat entre économistes.

Organisé depuis mardi, le Forum Nouveau Monde réunissait chefs d'entreprises, économistes et intellectuels pour réfléchir sur des questions de long terme, comme l'avenir du travail, de l'innovation, de l'Europe ou encore de l'Afrique.