La lente baisse des prix s'est poursuivie au premier semestre sur un marché immobilier de l'ancien toujours scindé en deux, « dynamique » à Paris, en Ile-de-France et dans les métropoles régionales, « atone » ailleurs, selon le réseau d'agences immobilières Laforêt.

De janvier à juin, Laforêt a vu le nombre de ses transactions progresser de 1% à l'échelle nationale, masquant une situation contrastée, avec un bond de 7% dans la capitale et +4% en Ile-de-France (hors Paris), mais un recul de 2% dans les régions, a-t-il annoncé mardi. De même, le prix moyen au m2 recule de 2,5% à 2.807 euros en France au premier semestre, mais il se stabilise à Paris (-0,4% à 8.083 euros), s'effrite en Ile-de-France (-1% à 3.640 euros, hors capitale) tandis qu'il baisse de 3,3% en régions.

« Il y a une fracture immobilière qui est flagrante, un marché à deux vitesses », commente auprès de l'AFP Elix Rizkallah, président du réseau d'agences immobilières Laforêt. « En dehors des grandes agglomérations qui maintiennent le rythme, le marché en province souffre, car les conditions de vie s'y sont détériorées du fait de la crise économique, du chômage, du déficit structurel de logements », poursuit-il.

Selon lui le rétablissement annoncé récemment du Prêt à taux zéro (PTZ) dans l'ancien, cantonné aux zones rurales et conditionné à la réalisation de travaux, ne permettra pas de redynamiser le marché. « Nous en tirerons profit mais cela ne sera pas suffisant, le gouvernement ne va pas tarder à s'en rendre compte », prédit Elix Rizkallah.

De moins en moins d'investisseurs locatifs

En 2014, les disparités de prix devraient se maintenir voire s'accroître, et les acquéreurs, toujours exigeants, fixeront leurs prix, selon le réseau Laforêt. Les biens recherchés ou de qualité se vendent « au prix fort », tandis que les autres subissent des décotes parfois importantes.

Au sein des transactions réalisées par Laforêt, les secondo-accédants se taillent la part du lion au premier semestre, avec 56%, suivis par les primo-accédants (33%) tandis que les investisseurs locatifs sont tombés à 8%, contre 17% en 2011.

« Les investisseurs seront les gros perdants en 2014 », estime Elix Rizkallah, les jugeant échaudés par une « fiscalité durcie et fluctuante » et la perspective de l'encadrement des loyers – dans un premier temps mise en place seulement à Paris intra muros à l'automne.