Les syndicats de Natixis SA ont demandé ensemble lundi à la banque de « revoir sa copie », alors que la direction entend supprimer 700 postes d'ici 2015, après avoir « distribué un dividende de deux milliards d'euros » à ses actionnaires en 2013.

Ce plan de suppressions de postes, uniquement sur la base de départs volontaires selon la direction, avait été annoncé mi-octobre. Le premier volet, qui porte sur 537 postes, fait l'objet d'une présentation détaillée jusqu'à mercredi en comité central d'entreprise (CCE). La consultation sur le plan doit durer jusqu'en avril. Un deuxième volet sera présenté au deuxième trimestre 2014.

Dans une déclaration commune lue au CCE, le Syndicat national des banques, la CGT, la CFTC, la CFDT et l'Unsa ont dénoncé le « hiatus » entre « l'autocélébration » d'une « stratégie ayant conduit à asseoir de façon pérenne la solidité financière de Natixis, et un projet aux conséquences sociales aussi dramatiques ».

Suppression « de plus de 10% des effectifs »

« D'un côté, Natixis présente des résultats financiers supérieurs aux attentes des marchés » et distribue « un dividende exceptionnel de deux milliards d'euros ». « De l'autre », elle programme la suppression « de plus de 10% des effectifs », poursuit le texte transmis à l'AFP.

Natixis « doit replacer l'emploi et l'humain au cœur de ses préoccupations, en cohérence avec les valeurs mutualistes de son principal actionnaire », le groupe BPCE (Banque populaire-Caisse d'Epargne), demandent les syndicats.

Grève le 10 décembre

La première phase du plan prévoit des externalisations d'activités et la délocalisation d'une cinquantaine de postes en Algérie. La CGT, deuxième syndicat, a d'ores et déjà appelé à une journée de grève le 10 décembre.

Les 700 suppressions se feront sur la base de « départs volontaires » dans « le cadre de l'accord sur l'emploi signé en septembre » avec trois syndicats, a réaffirmé lundi à l'AFP la direction. Cet accord conclu par le SNB, la CFTC et la CFDT facilite les mobilités internes et fixe les conditions financières de départ des salariés en fin de carrière et de ceux ayant un projet professionnel.

Maison-mère du groupe Natixis, filiale du groupe BPCE (Banque populaire-Caisse d'Epargne), Natixis SA compte 6.000 salariés, sur 12.000 pour le groupe et ses filiales (hors l'assureur-crédit Coface). Ces nouvelles suppressions de postes, après 1.300 entre 2008 et 2009, accompagnent le nouveau plan stratégique de Natixis, qui affiche sa volonté de conquête à l'étranger. « Il s'agit d'adapter au mieux les effectifs aux besoins du nouveau plan stratégique », qui vise particulièrement « à développer nos plateformes dans la banque de grande clientèle, notamment à l'international », explique la direction.