La France souffre d'une pénurie de logements neufs depuis plus de 30 ans et 2013 devrait enregistrer le niveau le plus bas de construction depuis l'après-guerre, a estimé le président du groupe immobilier Nexity, Alain Dinin.

Interrogé sur France 2, M. Dinin a expliqué qu'au vu de l'évolution de la population française, il faudrait produire environ 500.000 logements neufs par an dans l'hexagone. En 2012, ce sont 300.000 logements qui ont été mis en chantier soit un déficit de 200.000, a-t-il poursuivi. « En 2013, on ne sera pas mieux. Si on n'est pas mieux en 2013, on sera au plus bas de la construction de logement neuf depuis l'après-guerre », a-t-il prévenu.

« Comment voudriez-vous dans ce sens-là que les prix de l'ancien baissent ? », s'est interrogé M. Dinin, prévoyant pour l'année des baisses de prix de « 5, 6, 7% dans certaines zones » seulement, où la pression démographique est moindre. Ces baisses sont, selon lui, « totalement insuffisantes dans la mesure où les prix ont doublé dans les dix dernières années ». « Il n'y aura pas de baisse des prix massive sur l'immobilier parce que nous ne produisons pas assez pour que l'offre et la demande se rééquilibrent », a insisté M. Dinin.

Pour remédier à ce problème, le responsable préconise une série de mesures, tant sur le plan économique que politique à long terme. « Economiquement, il faut trouver des éléments qui permettent aux investisseurs institutionnels de revenir et aux investisseurs privés » d'avoir des garanties notamment de ne pas être surtaxé sur les locations de logements, a-t-il poursuivi. « Il y a beaucoup de sujets à traiter et le gouvernement est en train de vraiment travailler là-dessus », a estimé le président du groupe français.

L'exécutif français prépare un projet de loi sur le logement et l'urbanisme qui doit être présenté d'ici l'été. Une réforme du prêt à taux zéro (PTZ) initiée par la ministre du Logement Cécile Duflot est déjà entrée en vigueur le 1er janvier.