Sur son site internet, le Figaro indique vendredi que le commissaire à l'investissement Louis Gallois proposera dans son rapport sur la compétitivité de baisser les charges de 30 milliards d'euros, de réduire les dépenses publiques et d'augmenter légèrement la CSG et la TVA.

Le Figaro cite "plusieurs sources" selon lesquelles dans le rapport qu'il doit présenter le 5 novembre, l'ancien patron d'EADS "fera la proposition d'un choc de compétitivité sur deux ou trois ans de 30 milliards".

Vingt milliards seraient dégagés par une baisse des charges patronales, les 10 autres par une réduction des cotisations sociales, sur les salaires allant jusqu'à 3,5 fois le Smic. Pour financer ces baisses, Louis Gallois proposerait d'une part une "réduction massive de la dépense publique", au delà des 10 milliards déjà prévus dans le projet de loi finance actuellement débattu au Parlement. Et d'autre part, une hausse modérée de la CSG et de la TVA, pour "pouvoir être supportée par les ménages". Le rapport proposerait également "une nouvelle fiscalité écologique sur le diesel".

Pour s'assurer le soutien des syndicats, le commissaire proposerait "que les représentants des salariés aient une voix délibérative dans les conseils d'administration des entreprises". Il suggèrerait aussi, poursuit le Figaro, "une "méga-négociation" associant les questions de "compétitivité coût" et "hors coût" de son rapport, avec la réforme du marché du travail que les partenaires sociaux discutent depuis début octobre".

"Un rapport qui engage son auteur"

Cependant, écrit le quotidien, "plus les jours passent et plus Louis Gallois s'attend à ce que les conclusions que l'on tirera de son rapport soient édulcorées". D'autant que le président François Hollande a déclaré vendredi que "c'est un rapport qui engage son auteur, qui n'engage pas le gouvernement, pas le président de la République".

Matignon a annoncé vendredi soir que le Premier ministre Jean-Marc Ayrault recevrait lundi "plusieurs ministres à l'occasion d'une réunion de travail sur la compétitivité". "A l'issue de la réunion, Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, s'exprimera devant la presse", ont ajouté les services du Premier ministre. Celui-ci a déjà récusé le terme de "choc de compétitivité" et dit préférer les mots de "stratégie, plan d'ensemble". "Je pense que c'est un programme qui pourra se dérouler sur deux ou trois ans", a-t-il déclaré mardi sur Europe 1.

La CGPME favorable

« Si l'information devait être confirmée, nous sommes tout à fait favorables à une baisse importante du coût du travail », a réagi vendredi soir la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), à la lecture de l'article du Figaro. « Le fait qu'on puisse baisser simultanément pour partie les cotisations patronales mais aussi les cotisations salariales nous paraît une bonne chose parce que cela permet de donner davantage de salaire net sans augmenter le coût pour l'employeur », a déclaré son secrétaire général, Jean-Eudes du Mesnil. « Il faut qu'on prenne cet axe de diminution du coût du travail et qu'on s'y tienne pendant plusieurs années », a-t-il ajouté, appelant à « une politique économique et sociale cohérente ».

La plus grande organisation patronale de France, le Medef, n'a pas souhaité commenter les informations du journal.