Le ministre du Travail Michel Sapin estime dimanche que le rapport Gallois est « un élément extrêmement sérieux » dans la réflexion sur la compétitivité « mais ce n'est pas le seul point de vue qui compte », ajoutant que le gouvernement tranchera en janvier.

Selon Le Figaro, M. Gallois va préconiser de baisser les cotisations sociales de 30 milliards d'euros, de réduire les dépenses publiques et d'augmenter légèrement la CSG et la TVA. Dans le rapport qu'il doit présenter le 5 novembre, l'ancien patron d'EADS « fera la proposition d'un choc de compétitivité sur deux ou trois ans de 30 milliards », selon le quotidien.

« Je ne suis pas absolument persuadé que ce soit les bonnes informations. Attendons le rapport Gallois pour savoir ce qu'il y a dans le rapport Gallois. Ce n'est pas le rapport Figaro », a commenté le ministre Sapin sur France 3. « La méthode du gouvernement, c'est de demander à M. Gallois qui a une expérience de l'affaire (...) de nous dire son point de vue. Il a demandé aussi au Haut conseil du financement de la protection sociale de faire un état des lieux », a rappelé M. Sapin.

« Le rapport Gallois est un élément »

« Les deux textes vont arriver au même moment. Ensuite, nous continuerons à confronter, à réfléchir (...) En janvier, il y aura un rapport définitif du Haut conseil, le gouvernement tranchera à ce moment-là », a-t-il poursuivi, affirmant que « d'ici là il n'y a pas de décision ». « Le rapport Gallois est un élément, et qui sera extrêmement sérieux (...) mais ce n'est pas le seul point de vue qui compte », a-t-il insisté.

Le débat fait rage actuellement entre partisans d'un soutien à la compétitivité par une baisse du coût du travail, en allégeant les cotisations patronales notamment, et ceux qui estiment que la solution est à chercher dans un coup de pouce à l'innovation et à la recherche. Le gouvernement a promis des décisions dès novembre, et un plan pour la compétitivité d'ici la fin de l'année.

M. Sapin a qualifié de « rengaine » la plainte de certaines entreprises de payer trop de « charges ». « Le sujet ce n'est pas l'ensemble des entreprises françaises, c'est le commerce extérieur. Le secteur qui est dans la compétition internationale, il faut le soutenir, il y a des mesures à prendre, y compris des mesures qui peuvent porter sur le coût du travail », a dit M. Sapin. « Mais qu'est-ce qui manque le plus ? C'est l'innovation, la recherche, des nouveaux produits. Les Allemands vendent des voitures beaucoup plus chères que les nôtres, mais ils en vendent plus que nous. Il y a une histoire de qualité aussi », dit-il.