La taxation à 75% des très hauts revenus en France est devenue un symbole à l'étranger qui résume de façon réductrice la politique économique de la France, a regretté mardi la présidente du Medef, Laurence Parisot.

A ce titre, elle a jugé « fondamental » sur France Inter que cette mesure soit effectivement provisoire, comme l'a promis le président de la République, François Hollande, dimanche soir.

« Il est très frappant de constater, quand vous êtes à l'étranger, quand vous voyagez, quand vous rencontrez des chefs d'entreprise (...) en ce moment, à propos de la France, ils ne parlent que de ça », a-t-elle déclaré au micro de la radio. « C'est devenu un symbole et c'est d'ailleurs tout à fait dommage parce que souvent, ils résument la politique actuelle de la France à cette taxe de 75%, ce qui me semble plus que réducteur », a-t-elle ajouté. Relevant que M. Hollande avait confirmé que cette taxe serait provisoire et limitée à deux ans, elle a jugé « fondamental de tenir cette idée (...) car sinon, le risque que nous courrons en termes à la fois d'attractivité et de possibilité de conserver nos talents est immense ».

Mme Parisot a par ailleurs tenu à rendre hommage à Bernard Arnault, le patron du groupe de luxe LVMH, qui a déposé une demande de nationalité belge. « Ce que je regrette, c'est que personne ne soit capable de rendre hommage a Bernard Arnault », a-t-elle déclaré. « Ce qu'il a fait pour notre pays est extraordinaire, c'est un chef d'entreprise exceptionnel », a-t-elle ajouté en estimant qu'il fallait d'abord connaître le fin mot de l'histoire avant de tirer des conclusions. « On ne connaît pas encore la fin de l'histoire et il est par conséquent très difficile d'interpréter », a-t-elle estimé. « Nous ne savons pas quel est l'objectif poursuivi, quelle est la motivation profonde de Bernard Arnault, d'autant plus qu'il a dit très clairement qu'il restait résident fiscal français », a-t-elle conclu.