La présidente du Medef, Laurence Parisot, a mis en garde mardi contre les projets fiscaux du gouvernement, dont elle attend « de comprendre » quelle sera la politique, à la veille de l'ouverture de l'Université d'été du mouvement patronal.

Du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, qui doit ouvrir mercredi le rendez-vous de rentrée du Medef, Mme Parisot attend « qu'il soit dans l'ouverture plutôt que dans la défiance, dans l'attention plutôt que dans la suspicion, encourageant plutôt que décourageant » a-t-elle déclaré dans une interview au Monde daté de mercredi.

Le budget 2013, qui doit contenir les principales réformes fiscales du quinquennat et s'annonce difficile à boucler dans un contexte de crise, sera un « budget historique, qui sera observé et analysé par tous les investisseurs », selon elle. Ce projet de loi de finances qui sera présenté fin septembre « doit exprimer une stratégie économique optimale et optimiste » et encourageant « le financement de l'économie » avec pour levier « une fiscalité favorisant l'épargne longue à destination des entreprises », a ajouté la patronne des patrons.

Ne pas limiter « l'accès aux capitaux »

Au contraire, Mme Parisot estime qu'aligner les impôts sur les revenus du capital et ceux du travail comme le veut le gouvernement « limiterait l'accès aux capitaux, plus personne n'ayant, par exemple, intérêt à placer son épargne en actions si la taxation des plus-values de cession est alourdie ».

Elle s'en prend également au projet de taxer à 75% la part des revenus annuels supérieure à un million d'euros, qui « comporte de sérieux risques » selon elle. « Une telle taxation ne doit en aucun cas s'appliquer sur les cessions d'entreprise ou de parts d'entreprise, elle ne doit pas non plus amener les investisseurs à se demander si la France va rester ou non une grande puissance économique », insiste-t-elle.

La présidente du Medef juge aussi « désastreux le projet de supprimer ou de plafonner la déductibilité des intérêts d'emprunts contractés lors d'une acquisition de titres de participation », un autre projet du gouvernement, et estime qu'un alourdissement de l'impôt de solidarité sur le fortune (ISF) en y soumettant les biens professionnels serait « un hara-kiri pour l'économie française ».