Au cours de sa conférence de presse mensuelle, la présidente du patronat français, Laurence Parisot, a estimé que la croissance, revendiquée par le nouveau président François Hollande, était pour elle « une priorité » mais prévenu qu'il ne fallait pas « abandonner » l'objectif de réduction du déficit budgétaire.

« La croissance, ce n'est pas la croissance des dépenses publiques. (...) L'objectif de réduction du déficit budgétaire ne doit pas être abandonné. (...) Ce n'est pas la discipline budgétaire ou la croissance, c'est la discipline budgétaire et la croissance », a insisté la dirigeante du Medef, qui a déjà rencontré les nouveaux ministres du Redressement productif, Arnaud Montebourg, du Travail, Michel Sapin, et des Affaires sociales, Marisol Touraine.

« Au-delà de la discipline budgétaire indispensable, le véritable outil de la croissance, (...) c'est la compétitivité », a-t-elle précisé. La dirigeante patronale a ainsi exprimé sa crainte d'une hausse des impôts et des charges, estimant que, « sur la base du programme » de l'ex-candidat François Hollande, « il pourrait y avoir 27 milliards d'euros de charges sociales et fiscales nouvelles sur les entreprises ». Toutefois, dans l'application par le gouvernement « les choses peuvent évoluer », a-t-elle ajouté.

Une augmentation de la CSG au profit des entreprises ?

L'organisation patronale a calculé que ces dispositifs fiscaux affecteraient les entreprises, en amont de la production, pour environ 15,2 milliards d'euros, et en aval (taxation des résultats) pour environ 7,4 milliards, auxquels s'ajouteraient quelque 4 milliards de « mesures ciblées ». « Le risque de décrochage de notre pays serait vraiment très grand » car « les entreprises ne supporteraient pas une augmentation nouvelle des prélèvements obligatoires », a-t-elle prévenu. « M. Montebourg a le souci, que nous partageons, que l'industrie dans notre pays soit en bonne santé et puisse à nouveau se développer, mais ça ne pourra pas être le cas avec une telle charge sociale et fiscale supplémentaire ».

Comprenant qu'une augmentation de la TVA pour financer une partie de la protection sociale, décidée par l'ancien président Nicolas Sarkozy, « ne sera pas envisageable » avec le nouveau gouvernement, Laurence Parisot s'est dite favorable à une augmentation de la CSG (contribution sociale généralisée) afin de réduire les charges sur les entreprises, « ce qui serait essentiel pour la compétitivité ».