Pierre Moscovici, responsable de la transition présidentielle dans l'équipe de François Hollande, s'est déclaré persuadé mardi qu'un « compromis » émergera entre la France et l'Allemagne au sujet de la croissance.

« Ma petite expérience que j'ai de ces affaires, ayant été pendant cinq ans ministre des Affaires européennes, est qu'on trouvera un compromis. Et je suis persuadé que les choses partent bien », a déclaré Pierre Moscovici sur RTL. Angela Merkel et François Hollande « se parleront et ils en parleront. Il en parleront directement. Il faut qu'ils aient une explication de fond entre deux chefs d'Etat et de gouvernement », a-t-il ajouté. Le responsable était interrogé sur les propos très fermes de la chancelière allemande qui a rejeté à nouveau lundi toute renégociation du traité de discipline budgétaire européen que réclame François Hollande.

Le président élu français souhaite une « construction européenne dans un sens qui soit plus favorable à la croissance » et ne veut « pas ratifier ce traité (de discipline budgétaire) en l'état, de le compléter par un volet croissance », a encore rappelé Pierre Moscovici. « Cette préoccupation est en train de progresser » en Europe. « Laissons les choses se dérouler. La discussion, elle aura lieu. On ne peut pas commencer en disant, ça c'est non et ça c'est oui », a-t-il dit.

Pierre Moscovici a indiqué à ce sujet que François Hollande rencontrerait Angela Merkel avant les sommets du G8 et de l'Otan aux Etats-Unis, à compter du 18 mai, mais que le « jour n'a pas été fixé ». Angela Merkel a invité le président élu français à Berlin, a-t-il rappelé.

La passation de pouvoir avec Nicolas Sarkozy aura lieu le 15 mai. Pierre Moscovici a salué à cette occasion le fait que François Hollande ait été convié par Nicolas Sarkozy à assister aux cérémonies du 8 mai marquant la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Il y a vu « un geste d'apaisement après une période très tendue, qui montre que la France a une continuité d'Etat, une continuité démocratique ». « C'est une image de la démocratie française, de l'alternance réalisée, qui est bonne. C'est mieux qu'en 1981. Reconnaissons-le », a-t-il conclu.