Les loyers des nouveaux baux dans le parc immobilier privé ont baissé en France début 2012, en raison d'une demande hésitante, selon des chiffres publiés mardi par l'observatoire Clameur qui table pour l'ensemble de l'année sur une « stagnation » ou une faible hausse.

En janvier et février, ces loyers ont reculé de 0,1% par rapport à la même période de l'an passé. Sur l'ensemble de 2011, ils ont augmenté de 1,6%, une hausse moins élevée qu'en 2010 (+2,5%), précise l'étude réalisée en partenariat avec des administrateurs de biens et des agences immobilières. Pour l'ensemble de l'année 2012, l'auteur de l'étude, Michel Mouillart, anticipe « une stagnation ou une très faible progression des loyers ».

Hausse 2011 inférieure à l'inflation

La hausse en 2011 de ces loyers, appelés « de marché », est moins forte qu'attendu par Clameur, qui prévoyait en septembre une augmentation comprise entre 1,8 et 2%. Elle est également inférieure à la fois à l'inflation de 2011 (+2,1%) et à la hausse moyenne des loyers constatée depuis la création de l'observatoire en 1998 (+2,9%), confirmant un ralentissement observé depuis 2006. « Dès l'automne 2011, le marché locatif privé a montré des signes de faiblesse : l'activité a commencé à se dégrader et les délais de remise en location se sont allongés », précise l'étude, réalisée à partir de 250.000 références de loyers.

Ce ralentissement s'explique par une dégradation des perspectives de la demande (dégradation du marché du travail, risques sur le pouvoir d'achat, moral des ménages au plus bas...) et un report voire un abandon des projets de mobilité résidentielle, conséquences de la crise des dettes publiques qui a éclaté à l'été 2011, selon Clameur. Le scénario de baisse est « comparable à celui du début de l'année 2009 », année au cours de laquelle les loyers de marché s'étaient stabilisés, sous l'effet de la crise financière générée par la faillite en 2008 de la banque américaine Lehman Brothers.

En 2011, le loyer moyen représentait 12,5 euros par mètre carré. Début 2012, il s'établit à 12,4 EUR/m2. Mais il varie beaucoup selon la surface et aussi selon les villes. Parmi les agglomérations de plus de 60.000 habitants scrutées par Clameur début 2012, Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) détient la palme du loyer le plus élevé (23 EUR/m2) et Saint-Etienne (Loire) celle du loyer le plus bas (8 EUR/m2)

Les nouveaux baux concernent environ chaque année 1,5 million de ménages, soit un quart des quelque 6 millions qui vivent dans le parc locatif privé.