Dans une note intitulée « Comment les automobilistes ajustent leur consommation de carburant aux variations de prix à court terme » et publiée ce jeudi, l'Insee analyse les conséquences des aides carburants accordés l'an dernier sur le portemonnaie des Français.

Face à la flambée des prix à la pompe, le gouvernement a multiplié les primes de soutien et les coups de pouce l'an dernier pour les ménages.

Pour le carburant, l'exécutif a dans un premier temps choisi de baisser le prix du litre directement à la pompe jusqu'à 30 centimes, avant d'opter pour un chèque carburant de 100 euros, plus ciblé à destination de 10 millions de foyers qui utilisent chaque jour leur voiture pour se rendre au travail. Pour en profiter, il fallait gagner moins de 1 314 euros nets par mois pour une personne seule par exemple.

Une économie de 51 à 82 euros sur la facture carburant

Mais comment évaluer l'efficacité de ces politiques ? Pour la ristourne à la pompe, « des simulations suggèrent qu'elles ont conduit à alléger la facture des automobilistes de 51 à 81 euros, en moyenne en 2022. Les 25% les plus aisés, qui consomment en moyenne davantage de carburant, ont davantage bénéficié de cette mesure (entre 64 et 115 euros, contre entre 29 et 48 euros pour les 25% les plus modestes), mais cet allègement a représenté une part plus faible de leur revenu. Ces estimations tiennent compte de l'augmentation de la consommation de carburant induite par les remises », écrit l'Insee dans une note intitulée « Comment les automobilistes ajustent leur consommation de carburant aux variations de prix à court terme » et publiée ce jeudi. Pour les ménages modestes, ce gain de pouvoir d'achat ne tient pas compte du chèque carburant.

Plus le prix monte, plus la consommation baisse

En clair, ce document montre que plus le prix du carburant est élevé, plus la consommation des conducteurs diminiue. Lorsque les prix augmentent de 1%, la consommation de carburant diminue en moyenne de 0,21% à 0,40% explique l'Insee. « Cette sensibilité aux prix est trois fois plus forte pour les 'petits rouleurs' que pour les 'gros rouleurs' », écrivent les auteurs de cette étude.

En octobre 2022, l'Insee avait déjà analysé les transactions par carte bancaire CB pour analyser la consommation de carburant. Par exemple, le 12 mars, lorsque la première remise à la pompe de 18 centimes avait été annoncée par le gouvernement pour le 1er avril, les dépenses journalières en carburant avaient baissé d'un coup avant de remonter de 50% dès 1er avril. Idem, le 1er septembre lorsque la remise de l'Etat était repassé à 30 centimes par litre, les dépenses avaient alors grimpé immédiatement de 35%.