Après avoir démontré les effets bénéfiques du bouclier tarifaire sur le niveau de l'inflation en France, l'Insee fait le constat ce jeudi que les Français ont été se servir massivement en carburant lors de l'application des différentes réductions accordées sur le litre.

Partout en France, des stations-service sont à sec. En raison de mouvements de grèves d'une part mais aussi en raison d'une surfréquentation en raison des réductions accordées supplémentaires accordées par Total par exemple.

Actuellement, le gouvernement propose une aide d'un montant de 30 centimes d'euros par litre jusqu'au 31 octobre. Du 1er novembre au 31 décembre, le montant sera de 10 centimes d'euros. Mais, dans le même temps, les clients du pétrolier Total, bénéficient d'un coup de pouce supplémentaire de 20 centimes jusqu'à la fin du mois, puis 10 centimes supplémentaires jusqu'à la fin de l'année.

Un pic de transactions de 50% le 1er avril

Un document de l'Insee publié ce jeudi fait état des transactions par carte bancaire CB qui permettent de suivre à une fréquence hebdomadaire voire quotidienne les évolutions de certaines parties de la consommation des ménages. Ainsi, le 12 mars, lorsque la première remise à la pompe de 18 centimes est annoncée par le gouvernement pour le 1er avril, les dépenses journalières en carburant baissent d'un coup. Elles remontent de 50% dès 1er avril. Idem, le 1er septembre lorsque la remise de l'Etat repasse à 30 centimes par litre, les dépenses grimpent immédiatement de 35%

« Le rythme des dépenses en carburants par carte bancaire CB, corrigées de l'évolution des prix, est marqué par des chocs journaliers liés aux annonces gouvernementales sur la remise à la pompe mise en place depuis le deuxième trimestre 2022 pour limiter la hausse des prix des carburants », écrit l'Insee.

De précédents travaux de l'organisme avaient montré que, si l'inflation en 2022 devrait atteindre 5,2%, poussée par la hausse des prix de l'énergie, la mise en place du bouclier tarifaire, y compris sur les carburants, a évité une hausse des prix de 8,4%. En 2022, les rabais successifs ont « limité l'augmentation du prix à la pompe entre le deuxième trimestre 2021 et le deuxième trimestre 2022 à 34%, au lieu de 46% », signalaient les auteurs de l'étude.