De nombreux changements tarifaires vont avoir un impact sur votre porte-monnaie dès vendredi. Du prix des péages, en passant par celui du gaz et la revalorisation de la prime d'activité, voici ce qui vous attend.

Il y a du bon et du moins bon pour votre portefeuille en février. cBanque fait le tour de ce qui va changer pour vous à partir de vendredi. Et on commence par les deux mauvaises nouvelles du mois.

Nutella et Coca-Cola plus cher

La bataille de chiffres est déclarée. A partir de vendredi, la loi Agriculture et Alimentation entre en vigueur. Parmi les mesures phares figure la majoration de 10% du seuil de revente à perte pour les denrées alimentaires. Concrètement, jusqu'ici, « 7% des produits alimentaires sont vendus à très faible marge », explique le ministère de l'Agriculture. Ce sont des produits d'appel comme le Coca-Cola ou le Nutella qui permettent d'attirer les clients dans les rayons...et dont les prix vont automatiquement augmenter.

En effet, avec ce texte, il sera désormais impossible pour une enseigne de revendre à un euro un produit acheté un euro au producteur. Ce même produit ne pourra être revendu à moins de 1,10 euro. « Le surplus de marge dégagé sur les produits concernés, surtout des grandes marques industrielles, est destiné à mieux rémunérer des produits agricoles bruts ou peu transformés, sans faire peser l’effort sur le consommateur », explique l'UFC-Que Choisir. Mais l'association craint qu'en l'absence de mécanismes contraignants sur la redistribution des gains, la mesure ne fasse un flop. Pire, elle pourrait selon l'UFC, citant un rapport de l'Autorité de la concurrence, entraîner un surcoût pour les ménages de 10 à 78 euros par an. Le gouvernement se veut rassurant. « Ce rééquilibrage des marges devrait se faire sans modifier substantiellement le prix global du panier du consommateur. C’est l’engagement de la distribution », explique-t-il au sujet de cette mesure qui sera expérimentée pendant deux ans.

Hausse des tarifs des péages

Il ne devrait pas y avoir de (bonnes) surprises. Les tarifs des péages de la plupart des autoroutes françaises augmenteront finalement de 1,8% à 1,9% à partir du 1er février, selon les règles des contrats de concessions qui lient les sociétés autoroutières à l'Etat. Face au mouvement des Gilets jaunes, la ministre des Transports, Elisabeth Borne a obtenu cependant des avancées. Les sociétés autoroutières vont mettre en place des ristournes de 30% aux automobilistes qui effectuent au moins dix allers/retours par mois sur le même tronçon d’autoroute. Concrètement, le ministère explique qu’un automobiliste effectuant 10 allers/retours par mois entre Saint-Omer et Liévin/Lens sur l’A26 avait dû payer 84 euros par mois de péages en 2018. Cette année, il n’aura plus à débourser que 60,20 euros, soit une économie de 23,80 euros.

Elisabeth Borne avait de toute façon exclu un gel des péages qu'il faudrait rattraper ultérieurement, à l'inverse de ce qu'avait décidé la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal –dont elle était à l'époque directrice de cabinet– en 2015. Et pour cause, le rattrapage du gel de 2015 compte encore pour 0,25 point de pourcentage dans l'augmentation des tarifs prévue cette année.

Une prime d’activité revalorisée

Cette promesse très attendue du chef de l’Etat avait été annoncée pour répondre à la problématique du pouvoir d'achat portée par les Gilets jaunes. La prime d’activité bonifiée sera versée par les Caisses d’allocations familiales dès le 5 février. Elle est conçue pour bénéficier à 5 millions de foyers, contre 3,8 millions jusqu’ici. Auparavant, une personne seule sans enfant devait toucher moins de 1 565 euros nets par mois pour y avoir droit. Le plafond d’éligibilité est désormais de 1 787 euros.

La revalorisation de la prime pourra atteindre jusqu’à 90 euros par mois pour les revenus allant jusqu’au SMIC. Avec la revalorisation automatique (+1,5%) du salaire minimum en janvier, cela permettra d'atteindre la hausse de 100 euros promise par le président Emmanuel Macron pour les personnes payées au SMIC.

Légère baisse des tarifs réglementés du gaz

C’était une autre réponse du gouvernement aux revendications des Gilets jaunes. En décembre, l’exécutif avait demandé à Engie de garantir que les tarifs réglementés du gaz, appliqués à près de 4,5 millions de foyers, n’augmentent pas au premier semestre. Après un repli de 1,9% en janvier, ils vont à nouveau diminuer de 0,73% à compter de vendredi. Le tarif réglementé moyen pour un client chauffé au gaz naturel restera stable en mars, puis baissera de nouveau de 1,91% en avril, de 0,6% en mai et de 0,45% en juin.