Dans une interview accordée au Parisien mardi, Jean-François Copé a à nouveau défendu l'idée de compenser une baisse des cotisations sociales sur les salaires par une hausse d’un point de TVA. Une sortie qui déclenche un tollé, au sein de la majorité comme dans l’opposition.

Première à réagir ce matin, Christine Lagarde, la ministre de l’économie, a estimé sur RTL que ce n’était « certainement pas [le] moment » d’augmenter la TVA, même si cela constituait une « piste intéressante de réflexion » : « Une augmentation de la TVA entraînerait une augmentation immédiate du volume des prix alors qu'on n'aurait pas immédiatement une diminution des charges sociales »

Face aux députés du groupe UMP, le Premier ministre François Fillon a également apporté sa contribution, recentrant le débat sur la nécessaire « convergence avec l’Allemagne » sur ce sujet : « On n'a pas de marge sur la TVA (par rapport à l'Allemagne, ndlr) », a-t-il expliqué. « Notre problème c'est le niveau des dépenses, on peut chercher à faire mieux en matière fiscale, mais ce qu'il faut faire c'est diminuer les dépenses ».

Coppé aurait changé d’avis

A l’UMP toujours, l’ancien ministre Christian Estrosi s’est étonné de la sortie de Jean-François Copé : « La position de Jean-François est d'autant plus surprenante que nous nous battions ensemble contre la TVA sociale en 2007 et qu'il expliquait lui-même dans une tribune en février 2010 qu'opérer un tel transfert n'est pas sans danger dans notre pays, où la croissance est largement portée par la consommation. D'autant plus que cela éroderait le pouvoir d'achat des Français, à commencer par celui des retraités. »

Enfin, dans l’opposition, le chef des députés PS, Jean-Marc Ayrault, a dénoncé une « fausse solution » et une fuite en avant de la part du patron de l’UMP : « M. Copé cherche un nouveau responsable: hier, c'était les 35 heures, aujourd'hui c'est les charges, on va augmenter la TVA! »