Le Premier ministre François Fillon estime que "le contexte actuel de reprise de l'inflation ne se prête absolument pas à une hausse de la TVA", comme le préconise la Cour des Comptes, indiquant que le gouvernement donne "la priorité à la réduction des niches fiscales".

Dans un entretien conjoint aux hebdomadaires français L'Usine nouvelle et allemand WirtschaftsWoche, François Fillon, qui sera dimanche et lundi à la Foire industrielle de Hanovre au côté de la chancelière Angela Merkel, estime que « pour rétablir l'équilibre de nos finances publiques, nous devons avant tout baisser nos dépenses ».

« Le contexte actuel de reprise de l'inflation ne se prête absolument pas à une hausse de la TVA. Nous donnons donc la priorité à la réduction des niches fiscales, piste elle aussi mise en avant par la Cour des comptes », souligne-t-il. « La France souffre depuis trop longtemps d'un taux de prélèvements obligatoires élevé, supérieur à la moyenne européenne et en particulier à l'Allemagne » affirme-t-il également, soulignant qu' « une hausse d'impôt généralisée n'est pas envisageable ».

« Force motrice de la zone euro »

Le premier ministre juge par ailleurs qu'« il faut encore plus de coordination et de cohérence » entre la France et l'Allemagne. « Il n'est pas question de demander à l'Allemagne ou à la France de renoncer à son identité, ses traditions, ses spécificités. Par contre, puisque nous sommes plus que jamais la force motrice de la zone euro, il faut encore plus de coordination et de cohérence entre nous ».

Selon lui, « il faut encourager la convergence vers ce qu'il y a de meilleur dans chacun des deux pays, sans aucun objectif de fusion, qui ne serait ni réaliste, ni souhaitable. Nous avons lancé un exercice de ce type sur la fiscalité. Nous souhaitons l'étendre à tout ce qui concerne la compétitivité ». Le premier ministre, qui cite volontiers l'Allemagne comme modèle dans ses discours économiques, souligne encore « que la croissance allemande, qui se traduit depuis un an par une hausse de sa demande intérieure, est une excellente nouvelle pour l'ensemble de la zone euro ».

Aux deux hebdomadaires, François Fillon réaffirme au passage sa défense farouche de la monnaie unique. « Une sortie de la zone euro est une option qui n'existe pour aucun pays membre, car ses conséquences seraient catastrophiques pour son économie », souligne-t-il. « L'euro occupera dans dix ans une place toujours aussi importante, et même je crois encore plus importante, parmi les devises internationales ». « Nous travaillons avec nos partenaires à le doter d'une gouvernance rénovée qui renforcera la stabilité de notre monnaie et la cohérence de la zone euro », note enfin le chef du gouvernement.