L'Assemblée a voté vendredi l'extinction progressive de la plupart des régimes spéciaux, prévue dans l'article premier de la réforme des retraites, lors d'une nouvelle séance tendue où ont fusé les accusations d'obstruction lancées à la gauche.

Ce vote, à 181 voix contre 163, marque l'adoption de la première mesure du projet de réforme des retraites contesté du gouvernement, dont l'examen avance au ralenti depuis son coup d'envoi lundi dans l'hémicycle. A coup de centaines d'amendements, la coalition de gauche Nupes a défendu sans succès le maintien des différents régimes visés, celui de la RATP, des industries électriques et gazières (IEG), de la Banque de France ou des clercs et employés de notaire. La rapporteure Renaissance du texte, Stéphanie Rist, a elle défendu une mesure « d'équité ».

« Pourquoi est-ce qu'on veut supprimer les régimes spéciaux ? Parce qu'ils coûtent 1,8 milliard d'euros aux Français tous les ans », a lancé aux oppositions le député Renaissance Sylvain Maillard.

A quel âge puis-je partir à la retraite ? *

Age légal de départ à la retraite **
Nombre de trimestres requis ** --
Âge du taux plein automatique ** 67 ans

* A compter du 1er septembre 2023, l'âge légal de la retraite sera relevé progressivement de trois mois par an pour atteindre 64 ans en 2030, contre 62 ans aujourd'hui.
** Source : projet de réforme des retraites du gouvernement présenté le 10 janvier 2023.

NB : Il s’agit d’un simulateur simplifié qui présente les cas généraux. Pour une simulation personnalisée, rendez-vous sur le simulateur du site info-retraite.

« Pourquoi ne touchez-vous pas au régime spécial des sénateurs ? Parce que vous avez besoin de la droite du Sénat pour faire passer cette réforme », a rétorqué l'Insoumis Antoine Léaument, qualifiant les macronistes de « gros hypocrites ». Les amendements concernant le régime « autonome » des sénateurs ont été jugés irrecevables.

« Demain, nous serons dans la rue, le poing levé, nous allons vous combattre », a assuré sa collègue Rachel Keke.

Une nouvelle fois lors de cette séance, le camp présidentiel et le RN ont vivement critiqué le choix de la Nupes d'avoir déposé des amendements par milliers, étirant les temps de parole de la gauche et freinant les débats.

« Vous faites diversion avec des centaines d'amendements identiques depuis des heures », s'est indignée Violette Spillebout (Renaissance).

« Vos amendements ne servent à rien », a renchéri le ministre du Travail Olivier Dussopt, avant de faire référence au tweet polémique la veille de l'Insoumis Thomas Portes, où ce dernier se met en scène le pied sur un ballon à l'effigie du ministre du Travail.

« Qu'est-ce que vous voulez, vous voulez recommencer, vous voulez ma tête comme votre collègue, vous voulez continuer dans la violence », a-t-il lancé, en réagissant à des invectives lors de son intervention.

« Vos amendements sont inutiles, c'est de l'obstruction », a conclu M. Dussopt.

« Vous êtes inutiles, complètement à côté de la plaque, vous êtes les idiots utiles » du gouvernement, a aussi lancé le député RN Thomas Ménagé.