Une hausse de dix points du taux d'emploi des 55-64 ans permettrait « d'équilibrer les comptes » du système de retraites d'ici 2032, sans toucher à l'âge légal ni à la durée de cotisation, selon une étude d'économistes publiée jeudi.

65 ans avec Macron ou 60 ans avec Mélenchon ? Ce débat « n'a pas lieu d'être », affirment l'économiste Jean-Hervé Lorenzi et sa chaire « Transition démographiques, transition économique », rattachée à Sciences Po.

D'après leurs calculs, « l'équilibre pourrait être atteint » en conservant « les mesures d'âge actuelles » - âge légal de départ à 62 ans et durée de cotisation portée à 43 ans d'ici 2035. Pour combler un déficit estimé à 5 milliards d'euros en 2032, mais aussi et surtout les 30 milliards payés par l'Etat pour les régimes spéciaux et les retraites des fonctionnaires, il suffirait d'augmenter le taux d'emploi des seniors « de dix points », de 56% à 66%.

Ce qui supposerait d'une part de réduire de moitié le chômage des 55-64 ans, soit 325 000 emplois supplémentaires, notamment en « doublant les dépenses de formation professionnelle » pour cette tranche d'âge. Il faudrait d'autre part en inciter 500 000 autres à reporter leur départ en retraite, là aussi en doublant la surcote existante (de 1,25% à 2,5% par trimestre au-delà d'une carrière complète), « tout en maintenant le système de décote actuel » (1,25% par trimestre manquant).

Cerise sur le gâteau, le gain financier serait suffisant pour « rétablir les critères de pénibilité supprimés en 2017 » et offrir un départ anticipé à 60 ans aux salariés ayant porté des charges lourdes, subi des postures pénibles, des vibrations mécaniques ou exposés à des produits chimiques. Il resterait même assez de marge pour « augmenter la pension minimale à 1 100 euros pour une carrière complète », comme l'a promis Emmanuel Macron avant sa réélection.