Près d'un million de jeunes, dans les années 80, auraient bénéficié de dispositifs d'aide à l'emploi comme les travaux d'utilité collective qui rentrent pas aujourd'hui dans le calcul de leur retraite. Un oubli qui pourrait être corrigé grâce à la proposition de loi déposée par les députés Paul Christophe (Horizons) et Arthur Delaporte (Socialistes).

Bon nombre de jeunes âgés de 18 à 25 ans dans les années 80, ont pu effectuer des travaux d'utilité collective (TUC), des stages pratiques en entreprise, des stage jeunes volontaires, des stages d'initiation à la vie professionnelle ou ont participé à des programme d'insertion locale. Plus d'un million de personnes, aujourd'hui sur le point de partir à la retraite, sont concernées selon Capital.

Malheureusement, tous ces mois travaillés (des périodes allant jusqu'à trois ans) ne sont pas comptabilisés dans le calcul des trimestres pour pouvoir toucher sa retraite. Tout simplement parce que ces jobs ne payaient pas assez. Pour valider un trimestre, il fallait avoir travaillé 200 heures payées au Smic. La rémunération était souvent moins élevée que le Smic horaire pour ces contrats. Les personnes concernées n'atteignaient donc pas le seuil nécessaire. Pour prendre leur retraite à taux plein, elles devront travailler plus longtemps et ne peuvent pas non plus bénéficier du dispositif carrière longue.

Une proposition de loi déposée

Pour « réparer cette injustice » et que ces périodes soient prises en compte dans le calcul de la pension, les deux députés, Paul Christophe (Horizons) et Arthur Delaporte (Socialistes), ont déposé une proposition de loi. Elle reposerait sur le même principe de validation des périodes de chômage (un trimestre validé tous les 50 jours de chômage).

« Si les députés ne ferment pas la porte à l'introduction de ce changement dans la future réforme des retraites, ils préfèrent que cette mesure soit traitée de façon indépendante, via une proposition de loi qui fera plus facilement consensus... que la réforme des retraites », explique Capital.

Un problème subsiste pourtant si le dispositif était mis en place : les futurs retraités devront se faire connaître et apporter des preuves à leurs caisses de retraite. Ces dernières étant incapables de détecter ces expériences pour effectuer leurs calculs. « Nous avons conscience qu'il ne sera pas toujours évident de retrouver des bulletins de paie ou des contrats de travail. Ce sera à l'État, par décret, de trouver le dispositif le plus souple pour amener ces preuves », explique Paul Christophe.

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