Corum Life, compagnie d'assurance du gestionnaire de SCPI Corum, vient d'annoncer la commercialisation de son nouveau contrat Corum PER Life. Voici les détails de sa nouvelle offre.

Encore du nouveau chez Corum. Après un fonds euros et un contrat de capitalisation cet été, son assureur maison, Corum Life, s'attaque au Plan d'épargne retraite. « Notre compagnie d'assurance est encore jeune, signale Amandine Lezy, directrice générale de Corum Life. Nous sommes dans la démarche d'enrichir l'offre de produits et services. Le PER était pour nous un marché très dynamique. »

Faux jumeau de son assurance vie

Nommé Corum PER Life, son modèle ressemble à l'assurance vie Corum Life. L'offre d'unités de compte reste la même : les 3 SCPI maison (Origin, XL et Eurion), 5 fonds obligataires Corum, et deux fonds responsables gérés par un partenaire.

Enfin, on retrouve un fonds euros. « La règlementation nous oblige à ce qu'il soit dédié au contrat. Nous avons donc créé le nouveau fonds Corum euros. » Avec les mêmes frais de gestion (0,6%) et la même approche que son grand frère Corum Eurolife. « Le marché a peu évolué et nous appliquons la même stratégie d'investissement, annonce la directrice générale. Les performances des deux fonds devraient être sensiblement équivalentes. » Corum vise ainsi autour de 4% nets de frais en 2023.

Des frais rabotés

Corum Life se démarque par sa structure de frais. Son PER ne comporte pas de frais d'entrée ou de versement. « La moyenne des frais des PER reste très élevée, regrette Amandine Lezy. Diverses études évoquent 3% de frais d'entrée et de versement. Il n'y a pas de raison : cela rabote durablement le rendement potentiel ! »

En revanche, outre les 0,6% de frais de gestion annuels sur la partie fonds euros, les frais sur les unités de compte vont de 0,25% à 1,7% sur les fonds obligataires. Sur les SCPI, les frais de gestion varient entre 1 et 1,2%. A cela, il faut ajouter des frais de souscription qui peuvent atteindre 5% sur les fonds obligataires et 12% sur les SCPI.

PER : les frais qu'il faut réussir à comparer

Pas toujours avantageux

Avec ce nouveau PER, le jeune assureur fait face à un nouveau défi. Car ce produit relativement récent ne se vend pas comme une assurance vie. « La différence pour un épargnant, c'est qu'il doit avoir conscience que les sommes sont bloquées jusqu'à la retraite. »

Il faut donc une grande prudence dans le conseil. Car sa mécanique est mal connue : il existe un avantage fiscal à l'entrée, mais on entend moins qu'à la sortie, la somme est fiscalisée ! « C'est un produit qui peut être puissant pour préparer la retraite. Mais il n'est intéressant que pour une personne qui a une forte imposition au moment de l'épargne, et un taux marginal d'imposition (TMI) plus faible à la retraite », souligne Amandine Lezy. Pour que la différence de fiscalité soit à son avantage. « Il n'est pas adapté à un public jeune, qui ne dispose pas encore d'une résidence principale, avec un TMI faible », ajoute Amandine Lezy.

Dans ce cas, le PER serait plus taxé à la sortie que l'avantage de départ ! « Nous sommes équipés de simulateurs. Dans certains cas, ce n'est pas une bonne affaire fiscale. » Le meilleur conseil sera alors... de ne pas souscrire !

Secouer les habitudes

Accessible, le contrat PER Life suppose un ticket minimum à 50 euros. Comme pour son assurance vie, le PER impose un plafond de 25% dans le fonds euros et 55% dans les SCPI. Il est commercialisé par deux canaux : l'équipe commerciale de l'assureur et un réseau de conseillers en gestion de patrimoine. À ce jour, l'assureur ne communique pas d'objectif chiffré.

Dans son esprit « poil à gratter », Corum souhaite faire passer quelques messages. « On essaye de commercialiser des produits qu'on voudrait pour nous-mêmes », assure Amandine Lezy. Or la loi oblige à proposer des éléments qui lui déplaisent. Le premier, c'est l'option de sortie en rente. « Il est extrêmement rare que ce soit un bon choix pour l'épargnant. On nous oblige pour les calculs à utiliser des tables de mortalité qui font vivre tout le monde jusqu'à près de 100 ans ! », avance Amandine Lezy. Pour une personne qui mourrait à 87 ans, âge moyen selon l'Insee, le calcul serait perdant, d'autant que le reliquat n'irait pas aux héritiers. « Mieux vaut partir sur une sortie en capital fractionnée. En cas de décès, l'argent sera alors reversé aux bénéficiaires », explique la directrice générale de Corum Life.

L'autre élément qui agace Corum, c'est l'obligation de proposer une gestion profilée à horizon, sécurisation progressive de l'épargne. « Cela doit même être le mode de gestion par défaut. Or c'est une fausse bonne idée : on décide d'arbitrages très lointains, sans connaître l'évolution des marchés ! » L'équipe tient donc à disposition ces options « sans les mettre en avant » : « C'est surtout rémunérateur pour l'assureur ! Pour garder la confiance des épargnants, nous préférons un discours de vérité. »

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