Les plateformes de financement participatif ont attiré près de 209 millions d’euros de janvier à fin juin 2018, en hausse de 36% sur un an. Mais les investisseurs se détournent du crowdequity.

Tous types de plateforme confondus, les sites de crowdfunding ont collecté 208,6 millions d’euros au premier semestre 2018, d’après le baromètre réalisé par l’association Financement Participatif France, qui fédère la plupart des plateformes françaises, et le cabinet KPMG (1). Ce chiffre est en hausse de 36% par rapport au premier semestre 2017.

Le crowdlending, moteur de croissance de la finance participative

Dans le détail, ce sont en premier lieu les plateformes de prêts (ou crowdlending) qui concentrent la majorité des investissements. A 139 millions d’euros, contre 79 millions au premier semestre 2017, ces dernières ont drainé 66% des fonds collectés.

Avec 97,6 millions d’euros levés, les financements obligataires dominent logiquement le crowdlending. En effet, alors que les investissements sont plafonnés à 2 000 euros par projet dans le cadre de contrats de prêt, les levées sous forme d’obligations permettent aux prêteurs de placer au-delà.

Concernant les contrats de prêt justement, les épargnants ont octroyé 36,9 millions d’euros de prêts rémunérés et 1,6 million d’euros de non rémunérés de janvier à fin juin 2018. Les minibons, ces bons de caisse revisités pour les plateformes de crowdlending, trouvent en revanche difficilement preneurs. Le volume de financement apporté via ce support a été presque divisé par 3 sur un an, passant de 9,1 millions d’euros au premier semestre 2017 à 3,3 millions d’euros au premier semestre 2018.

Le crowdequity moins dynamique que le don

Activité historique du crowdfunding, le don continue progressivement sa croissance, même si les sommes brassées sont moins importantes que pour le crowdlending. Les dons sans récompense (9,9 millions d’euros au 1er semestre 2018) et avec récompense (43,2 millions d’euros) ont ainsi progressé de 26% sur un an.

Troisième branche du financement participatif, le crowdequity connaît en revanche un déclin rapide et majeur. Dynamique jusqu’à l’année dernière, l’investissement en capital intéresse désormais peu les crowdfunders. Il n’a drainé que 15,8 millions d’euros le semestre dernier, deux fois moins qu’il y a un an (31,9 millions d’euros). Financement Participatif France explique cette chute par le « contexte fiscal incertain ». « Le coup le pouce fiscal annoncé début 2018 qui devait faire passer la réduction d’impôt de 18% à 25% dans le cadre de l’IR-PME (dit ''Madelin'') n’a toujours pas été concrétisé, mettant les investisseurs potentiels dans une situation d’imprévisibilité et d’attente », souligne l’association par communiqué.

Par secteurs d’activité, l’immobilier domine le financement participatif en termes de fonds levés. Avec 86 millions d’euros collectés au premier semestre, le crowdfunding immobilier devance ainsi largement le financement de commerces et services (31 millions d’euros) et celui de projets environnementaux et énergétiques (17 millions d’euros).

(1) « Baromètre du Crowdfunding en France pour le 1er semestre 2018 réalisé par KPMG pour Financement Participatif France » qui se base sur 67 plateformes adhérentes.