Le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) François Asselin a mis en garde mercredi contre l'hypothèse d'obliger les entreprises de moins de 50 salariés à verser une participation à ces derniers, une piste envisagée par le gouvernement.

Lors de son intervention télévisée dimanche, Emmanuel Macron a dit souhaiter « un vrai débat » en 2018 pour « revisiter cette belle invention gaulliste de l'intéressement et de la participation », pour que « tous les salariés aient leur juste part quand les choses vont mieux ». Parmi les pistes actuellement sur la table du gouvernement : l'extension aux entreprises de moins de 50 salariés du mécanisme de « participation », prévoyant la redistribution d'une partie des bénéfices de l'entreprise au profit des salariés, via une prime.

« Inciter à la participation et l'intéressement bien évidemment, mais le rendre obligatoire, non », a déclaré François Asselin à l'AFP. « Les résultats sont bien souvent, dans les petites entreprises, pas très élevés, et le meilleur moyen de récompenser ses collaborateurs motivés, méritants, c'est bien souvent la prime individuelle », a souligné François Asselin. « Si demain on mettait en place la participation de façon obligatoire, on risquerait d'avoir du saupoudrage dans beaucoup de petites entreprises », a-t-il averti.

TPE : « le premier souci » du patron est « de faire du résultat »

Il a souligné que dans les petites entreprises, en particulier celles de moins de 11 salariés, « le premier souci du chef d'entreprise » était « de faire du résultat ». Et quand les sociétés ont du mal à faire des bénéfices, « le dernier à se rémunérer est bien souvent le chef d'entreprise lui-même », a-t-il ajouté.

Le responsable patronal a aussi observé que le calcul de la participation était « complexe » et nécessitait le concours d'un expert-comptable, ce qui pourrait ajouter une « complication » pour les petits patrons. François Asselin a aussi appelé à revoir le taux du « forfait social », taxe actuellement de 20% acquittée par les employeurs et appliquée notamment sur l'intéressement, et s'est prononcé plutôt en faveur d'une prime non fiscalisée et non soumise aux prélèvements sociaux, qui pourrait être versée dans le cas où les entreprises enregistreraient des bénéfices.