Un sondage OpinionWay pour l’Afic (association française des investisseurs pour la croissance) révèle que les Français souhaitent majoritairement voir leur épargne dirigée vers l’économie française et en particulier vers ses acteurs locaux. 40% des sondés accepteraient pour cela de tenter des placements à taux variables.

Les épargnants seraient-ils prêts à prendre plus de risques ? Selon un sondage de l’institut OpinionWay, 41% des Français accepteraient de consacrer une partie de leur épargne à des placements à taux variables. Mais la question posée aux sondés inclut une double condition à cette réorientation de l’épargne : « financer les entreprises » et « bénéficier d’un meilleur rendement » qu’avec un Livret A (1,25%). Et les Français ne souhaitent pas prendre de risque inconsidéré. Interrogés sur la part de capital qu’ils seraient prêts à investir sur des placements à rendements variables, les sondés choisissent très majoritairement (79%) une proportion inférieure à 10%.

Placements utiles à l’économie locale

OpinionWay précise que les Français intéressés par ces placements à risque sont plutôt aisés. Les sondés possédant un patrimoine financer supérieur à 105.000 euros répondent ainsi « d’accord » à 58%. Quels sont les facteurs incitatifs qui pourraient les amener à franchir le pas ? A 52% des avantages fiscaux puis à 47% une meilleure information sur « l’utilisation ou l’utilité » des placements.

Les personnes interrogées se montrent à 76% « plutôt » ou « tout à fait d’accord » avec l’idée que l’épargne, en plus de produire un rendement, doive soutenir l’économie locale et les PME. En revanche, seuls 39% des Français sont d’accord pour que leur argent finance les grandes entreprises françaises.

La réforme de l’assurance-vie approuvée ?

Cette étude commandée par l’Afic intervient opportunément en vue de la réforme de l’assurance-vie promise par le chef de l’Etat François Hollande. Le sondage évoque ainsi une mesure potentielle : « Si demain, pour relancer l’économie française, les avantages fiscaux de l’assurance-vie étaient maintenus à la condition qu'une petite partie non garantie du capital de l'assurance-vie (5%) soit investie au capital de PME et d’entreprises innovantes, trouveriez-vous cela…? » Les sondés estiment à 51% que cette mesure est plutôt ou tout à fait « légitime ». Louis Godron, président de l’Afic, se réjouit de ce résultat et en profite pour appuyer la mesure : « Orienter 5% de l’épargne longue des Français vers le capital des PME n’aura aucun impact sensible sur les marchés financiers, mais aura un impact décisif sur la capacité de nos entreprises à se projeter à nouveau dans des projets d’avenir, qui seuls pourront relancer croissance et emploi. »

Le sondage n’évoque pas le PEA-PME, plan d’épargne en actions dédié aux petites et moyennes entreprises et ETI (entreprises de taille intermédiaire). Cependant, en mettant en avant le souhait des Français de voir une partie de leur épargne dirigée vers des produits à risque servant l’économie locale ou les PME, OpinionWay et l’Afic valident aussi, indirectement, l’adhésion des Français à la mesure annoncée lundi 26 août par le ministre de l’Economie et des Finances Pierre Moscovici.