Lors d'une conférence de presse, la présidente de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), Emmanuelle Wargon, a annoncé, ce jeudi, anticiper une hausse de 10 à 20% des tarifs de l'électricité début 2024. Mais la décision finale reviendra au gouvernement et à sa gestion de sortie du bouclier tarifaire.

15% de hausse en février 2023 puis, à nouveau, 10% début d'août, le tarif réglementé (TRV) de l'électricité est-il condamné à augmenter semestre après semestre pour sortir du bouclier tarifaire ?

Ce jeudi, lors d'une conférence de presse, la présidente de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), Emmanuelle Wargon, a indiqué anticiper une hausse de 10 à 20% des tarifs de l'électricité début 2024.

Techniquement, la prochaine échéance est attendue pour le 1er février 2024 : « C'est encore un peu tôt pour faire l'équation (...), il va falloir attendre de constater les prix fin 2023. (...) Néanmoins, on sera dans un calcul de TRV théoriques par rapport aux TRV gelés qui sera une augmentation beaucoup plus faible que ce qu'on a pu faire l'année dernière (...). On sera dans une zone de 10-20% en gros », a précisé Emmanuelle Wargon.

« Il s'agit d'une simple anticipation »

En clair, la CRE devrait préconiser ce niveau de hausse mais le gouvernement reste, ensuite, libre de suivre cette recommandation ou non. En février 2023 par exemple, l'organisme avait estimé l'augmentation nécessaire à... 99%.

« Il s'agit d'une simple anticipation, en ordre de grandeur, du calcul théorique et en aucun cas d'une annonce de hausse des TRV de l'électricité », a confirmé Emmanuelle Wargon tandis que ses propos commençaient à être repris, notamment par la députée Insoumise du Val-de-Marne, Clémence Guetté, qui appelle au « blocage des prix. »

La décision appartient au gouvernement

« Dans toute cette période de crise, on a bien séparé le calcul des TRV théoriques, qui est l'application de la formule de calcul, de la décision qui ressort du gouvernement, à savoir la partie qui est acceptable et la partie qui doit être financée par le budget de l'État », a dans le même temps souligné Emmanuelle Wargon.

Prix de l'électricité : le top 5 des offres moins chères que le tarif réglementé d'EDF

La sortie progressive d'ici à 2025 du bouclier tarifaire a été annoncée avant l'été par Gabriel Attal, alors ministre des Comptes publics du gouvernement Borne 1. Néanmoins, ce dispositif est encore censé protéger les 21 millions de clients du tarif réglementé de l'électricité de hausses trop brutales de leur facture.

Mi-juillet, Xavier Jaravel, Isabelle Méjean et Xavier Ragot, économites au sein du Conseil d'analyse économique (CAE), jugeaint qu'il fallait mettre fin au bouclier tarifaire sur les prix de l'électricité pour les ménages les plus aisés afin de réduire son coût pour les finances de l'Etat. Les 20% de ménages les plus aisés pourraient ainsi être exclus du bouclier tarifaire, une mesure qui permettrait « de faire des économies budgétaires de 5 à 6 milliards d'euros », selon Xavier Ragot. Une autre option consisterait à distribuer un chèque énergie exceptionnel aux ménages les plus modestes.

Là encore, la balle est dans le camp du ministre de l'Economie Bruno Le Maire.