Un assuré de 35 ans paiera 1% plus cher et celui de 75 ans pourra voir son contrat gonflé de 3% en raison de dépenses plus importantes. Et selon son lieu de résidence, on ne retrouve pas les mêmes habitudes en matière de soins, les mêmes disponibilités de praticiens ou encore les mêmes risques pour la santé. Le résultat de tarifs qui fluctuent fortement pour chaque profil assuré.

On ne le dira jamais assez : il faut remettre en cause ses contrats d'assurance, même santé. Porte-t-on des lunettes ? Des audioprothèses ? Toutes les réponses à ces questions peuvent jouer sur le montant de la prime, dont la hausse de 3% minimum a été générale en 2023. Une étude du comparateur Assurland.com souligne que pour un même niveau de formule le prix par mois peut varier de 22,5 à 64,5 euros, selon que l'on soit étudiant, salarié, profession libérale ou retraité.

De base, un assuré de 35 ans paiera 1% plus cher que la moyenne et celui de 75 ans pourra voir son contrat gonflé de 3% en raison de dépenses plus importantes. La complémentaire santé est donc un produit dont le prix varie avec l'âge de l'assuré. Les assureurs en font un critère principal pour élaborer leur tarification.

Les retraités d'Ile-de-France paient près de 65 euros par mois

Sur la base de 25 000 propositions tarifaires formulées par les organismes de complémentaires santé entre le 1er janvier 2022 et le 1er février 2023, on constate aussi de fortes disparités géographiques et des écarts importants selon les profils. « Les retraités d'Ile-de-France paient le plus cher leur complémentaire santé avec un tarif mensuel de 64,5 euros en moyenne. (...) À l'inverse, ce sont les étudiants de Nouvelle Aquitaine qui bénéficient du tarif le moins onéreux avec un budget mensuel moyen de 21,9 euros. Le Sud-Est fait partie des régions les plus chères, quel que soit le profil d'assuré. »

Quels tarifs pour les complémentaires santé ?
Quels tarifs pour les complémentaires santé ? Assurland.com

En fonction de son lieu de résidence, on ne retrouve pas les mêmes habitudes en matière de soins, les mêmes disponibilités de praticiens ou encore les mêmes risques pour la santé. Ces différences territoriales expliquent également en partie les écarts tarifaires d'une région à l'autre.

Une hausse envisagée chaque année

Pour expliquer ces tarifs éleves, plusieurs raisons : les compagnies d'assurance insistent sur le coût des dépenses de santé qui est en hausse de 7,9% depuis 2021 sous la pression notamment de la crise sanitaire de la Covid. L'hospitalisation des malades, les campagnes massives de vaccination ou les tests de dépistage ont pesé sur les finances. Les Français ont aussi rattrapé leurs rendez-vous médicaux, mis sur pause entre mars et la fin de l'année 2020. En outre, la réforme du 100% Santé aurait coûté 2,5 milliards d'euros aux complémentaires.

Mutuelle : les dessous cachés du taux de redistribution de votre complémentaire santé

« La complémentaire santé est un produit d'assurance dont le tarif est intrinsèquement amené à évoluer d'année en année », prévient Assurland. Pourquoi ?

  • La population vieillit et nécessite de plus en plus de soins. 21,3% des habitants français avaient 65 ans ou plus au 1er janvier 2023 contre 17,1% dans cette tranche d'âge en 2012.
  • Les technologies médicales coûtent de plus en plus cher.

Pour 100 euros de cotisations en 2021, les institutions de prévoyance ont reversé en moyenne 18 euros en optique contre 13 euros pour les entreprises d'assurance et 11 euros pour les mutuelles. En dentaire, elles ont redistribué 20 euros contre 15 euros pour les assurances et les mutuelles, détaille la Drees dans son rapport annuel.