En quête d'économies, Bercy envisage de doubler le montant de la franchise sur les médicaments et les soins paramédicaux. Ainsi que celui de la participation forfaitaire de 1 euro chez votre médecin.

Au premier trimestre, la dette publique française a dépassé le cap symbolique des 3 000 milliards d'euros. Soit 112,5% du PIB. Une situation d'autant plus préoccupante qu'avec la remontée des taux d'intérêt, le coût de la dette française augmente, lui aussi. Alors pour Bercy, l'heure est aux économies.

La franchise doublée

Et pour cela, le ministère de Bruno Le Maire a plusieurs pistes. A commencer par une revalorisation de la franchise médicale. Cette dernière, instaurée en 2008, n'a pas évolué depuis. Pour rappel, aujourd'hui, sur chaque boîte de médicament que la Sécu vous rembourse, 50 centimes d'euros restent à votre charge.

Mais en 2024, cela pourrait changer. Selon Les Echos, Bercy envisage en effet de doubler le montant de cette franchise. Une façon, selon Bruno Le Maire, de limiter « la gratuité ou quasi-gratuité [des médicaments] qui peuvent conduire à déresponsabiliser le patient et expliquent que l'achat de médicaments soit encore si élevé en France ».

Les actes paramédicaux, comme les séances de kiné ou les soins infirmiers, ainsi que les transports médicalisés seraient également concernés. Actuellement, les premiers sont assujettis à une franchise de 50 centimes d'euros, avec un plafond de 2 euros par jour. Pour les seconds, la franchise atteint 2 euros, avec un plafond de 4 euros par jour.

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Hausse de la participation forfaitaire

Autre coup de rabot évoqué par Bercy : le doublement de la participation forfaitaire. Vous savez, ce fameux 1 euro qui reste à votre charge après une consultation chez votre médecin, des analyses médicales ou un examen radiologique. Le gouvernement réfléchit aussi à étendre la franchise aux dispositifs médicaux, comme les pansements et les béquilles.

Selon Bercy, le doublement de la franchise médicale et de la participation forfaitaire pourrait permettre à la Sécurité Sociale d'économiser près de 1,5 milliard d'euros par an. A condition, toutefois, que les plafonds de la franchise, actuellement fixés à 50 euros par patient et par an, soient également doublés.

Le problème ? C'est que ces hausses reviendraient à pénaliser les plus malades, et notamment les patients qui souffrent de maladies chroniques. « Avec ce spectre des coûts supplémentaires, on les sanctionne d'être malades », s'insurge Gérard Raymond, président de la fédération France Assos Santé, dans les colonnes du Parisien.

Les moins de 18 ans, les femmes enceintes de plus de 6 mois et les bénéficiaires de l'Aide médicale d'Etat (AME) échapperont à ces hausses quoi qu'il arrive, car ces derniers sont exemptés de franchise. Pour les autres, en revanche, être malade pourrait coûter plus cher en 2024.

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