La rémunération d'un ministre en exercice est 10 490 euros brut par mois. Un montant qu'il continuera de percevoir pendant 3 mois s'il ne retrouve pas une activité rémunérée dans le privé ou un mandat électoral. Passé ce délai, peuvent-ils prétendre au chômage ?

Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ont décidé de remanier le gouvernement juste avant l'été et à la fin du délai de 100 jours que le chef de l'Etat avait lui-même fixé. En préambule du Conseil des ministres, le président de la République a dit « croire au travail et au mérite » mais n'a pas eu de mots pour les ministres débarqués. François Braun, qui était à la Santé, va redevenir médecin quand Pap Ndiaye, remplacé à l'Education nationale, pourrait à nouveau enseigner. D'autres peuvent retourner à leur mandat électoral, de député ou de maire par exemple. Mais toucheront-ils le chômage pour la durée passée au gouvernement ?

Posons d'abord, la situation : la rémunération d'un ministre en exercice est 10 490 euros brut par mois. Cette somme est composée de 8 148 euros d'indemnité de base, 2 098 euros d'indemnité de fonction et 244 euros d'indemnité de résidence. A titre de comparaison, même si Elisabeth Borne conserve sa place à Matignon, le Premier ministre est rémunérée 12 222 euros buts auxquels s'ajouent 3 147 euros d'indemnité de fonction et 366 euros pour la résidence.

Pas de chômage mais un carnet d'adresse

Ensuite, une règle régit la sortie d'un ministre. Il continue de toucher pendant 3 mois une indemnité équivalente à son traitement en fonction, soit environ 10 000 euros brut, s'il ne reprend aucune activité rémunérée (emploi, mandat...). Avant 2012, cette indemnité était versée pendant 6 mois et François Hollande avait, un temps, envisagé de la réduire à 1 mois dans le cadre de loi sur la transparence de la vie politique, post-Affaire Cahuzac.

« Il n'existe pas de chômage ni de retraite liés à leurs fonctions ministérielles »

A la fin de cette période de 3 mois, si l'ancien ministre n'a pas retrouvé de travail, « il n'existe pas de chômage ni de retraite liés à leurs fonctions ministérielles », rappelle à Capital René Dosière, ancien homme politique et président de l'Observatoire de l'éthique publique.

Par ailleurs, les ministres doivent libérer leur logement de fonction au plus vite. A l'exception des ministères de l'Intérieur, de la Justice et des Armées, aucun ministre ne conserve d'avantages en nature comme une sécurité et/ou un chauffeur. Leur carnet d'adresse reste donc leur meilleure arme pour rebondir.