Les droits aux allocations chômage pourraient ne plus être calculés au jour le jour mais mensuellement. Cette mesure, proposée par les organisations patronales (Medef, CPME et U2P), ferait perdre 5 ou 6 jours d'indemnisation aux bénéficiaires par an.

Un nouveau calcul de l'allocation chômage pourrait faire perdre près d'une semaine d'indemnisation sur une année aux bénéficiaires. Un nouveau modèle de calcul a été proposé par les organisations patronales (Medef, CPME et U2P) ce mercredi 25 octobre. Et il pourrait bien voir le jour en 2024, si le texte obtient l'accord des syndicats.

Les organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) et patronales se reverront les 9 et 10 novembre prochains pour finaliser les nouvelles règles 2024 de l'assurance chômage

Allocation chômage : une nouvelle revalorisation en 2023 après une première, exceptionnelle, en avril

Un calcul des indemnités lissé sur 30 jours

Jusqu'à aujourd'hui, les indemnités perçues par les demandeurs d'emploi sont calculées au jour le jour et versées mensuellement. Si la mesure proposée est adoptée, les indemnités seront calculées sur 30 jours.

« Ainsi, indépendamment du nombre de jours que comporte le mois, le paiement mensuel serait calculé sur la base de 30 allocations journalières en cas de chômage complet », a expliqué l'Unédic dans un document de travail transmis aux partenaires sociaux, rapporte Capital.

Cette mesure réduirait le montant perçu par les bénéficiaires les mois de 31 jours comme janvier mais augmenterait celui du mois de février (qui en comporte 28 ou 29 selon les années). Au total sur une année entière, un demandeur d'emploi pourrait perdre cinq ou six allocations journalières. Ce système pourrait permettre de faire près de 200 millions d'euros d'économies par an, d'après l'Unédic, cité par Capital.

« La mensualisation, oui, si on fait 365 jours divisés par 12 mois, c'est-à-dire 30,41 jours. Dans ce cas-là, pas de souci. Mais le patronat veut mensualiser sur 30 jours. C'est peut-être du détail mais accumulées, toutes ces mesures conduisent toujours à une réduction des droits », a réagi Eric Courpotin, de la CFTC à Capital.

Déjà en février, la réforme de l'indemnisation du chômage avait réduit les droits des allocataires, non pas sur les montants mais sur la durée d'indemnisation. La durée varie désormais en fonction du taux de chômage. Ainsi, si le taux de chômage est inférieur à 9%, la durée d'indemnisation des demandeurs d'emploi sera réduite de 25%, en respectant une durée minimale de 6 mois.

Ce lissage des allocations permettrait d'économiser près de 200 millions d'euros à l'État à partir de la troisième année d'application, d'après l'Unédic.