C'est via une annonce d'emploi de la Caisse des dépôts que l'information a fuité. La nouvelle a été postée par le militant des droits de l'enfant Lyes Louffok sur le réseau social X.

Pas moins de 145 millions d'euros dorment à la Caisse des dépôts. Une information qui peut paraître banale, si ce n'est que cette somme appartient à des enfants placés. L'information a été rendue publique par le biais d'une annonce d'emploi mise en ligne par la Caisse des dépôts, à la recherche d'un « chargé de mission Enfance protégée ».

Un taux de paiement de 42,3%

Contactée par Le Parisien, la Caisse des dépôts a confirmé l'encours de 145 millions d'euros au 31 décembre 2022 pour 126 371 enfants concernés. L'établissement a également précisé qu'en 2022, la somme moyenne était de 885 euros pour les jeunes à leur majorité, avec un taux de paiement de seulement 42,3%.

C'est le militant des droits de l'enfant Lyes Louffok qui posté sur X (Twitter) un message concernant cette somme : « Je viens de découvrir que 145 millions d'euros appartenant aux enfants placés dorment sur des comptes de la Caisse des dépôts ».

En effet, depuis 2016, la Caisse des dépôts (CDC) a pour mission de recevoir et de protéger les allocations de rentrée scolaire (ARS) des enfants confiés au service de l'aide à l'enfance (ASE). Les sommes sont ainsi conservées jusqu'à leur majorité ou leur émancipation.

« C'est une aide fondamentale pour les enfants placés, de quoi payer une première caution ou un permis de conduire lorsqu'ils s'émancipent. Je trouve dommage qu'il n'y ait pas plus de communication sur ce sujet alors que près de 60% des gamins ne sont pas au courant. C'est leur dû », a ajouté Lyes Louffok.

Livret A, LEP, PEL... Et si vous pouviez récupérer des milliers d'euros sans le savoir ?

Le Parisien a également contacté Charlotte Caubel, la secrétaire d'État à l'Enfance qui a affirmé que « le faible taux de restitution de cette allocation est bien identifié par le gouvernement ». La secrétaire d'État a ainsi confirmé qu'elle a aussi « sollicité les principaux acteurs, la Caisse des dépôts, la CAF et la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), pour trouver une solution qui faciliterait encore l'information et l'identification des bénéficiaires. Des travaux sont en cours afin de remédier aux inégalités de traitement qui sont intrinsèques au dispositif actuel. Je souhaite que nous puissions porter rapidement une mesure structurante, qui puisse agir sur ces deux volets ».